Swiss Re a amorti l’impact des incendies en Californie début 2025

AWP

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Les recettes de l’assurance ont fondu d’un dixième à 10,41 milliards de dollars, quand le bénéfice net trimestriel s’est enrobé de 16% sur un an à 1,28 milliard. La nominative a terminé en baisse de 0,84%.

Swiss Re a soigné sa rentabilité sur les trois premiers mois de l’année, profitant notamment d’une amélioration de ses rendements ainsi que d’une monétisation d’actifs pour atténuer l’impact du coût des incendies qui ont ravagé en janvier la région de Los Angeles.

Les recettes de l’assurance ont fondu d’un dixième à 10,41 milliards de dollars (8,72 milliards de francs), quand le bénéfice net trimestriel s’est enrobé de 16% sur un an à 1,28 milliard de dollars.

Le mastodonte zurichois de la réassurance a profité d’un rendement sur fonds propres (ROE) amélioré de près de deux points de pourcentage (pp), à 22,4%, quand le rendement des placements s’est étoffé d’une quarantaine de points de base (pb) à 4,4%.

La rentabilité a aussi bénéficié d’effets fiscaux favorables, avec un taux d’imposition plafonné à 14%. La fiscalité devrait toutefois se normaliser sur la suite de l’exercice autour de 21%, a prévenu en téléconférence de presse le directeur financier (CFO) Anders Malmström.

Lourde ardoise des incendies

Les incendies californiens ont laissé des marques dans le coeur de métier de la réassurance dommages (Property and Casualty Reinsurance, ou P&C Re). «Les près de 600 millions de dollars déboursés (...) ont représenté l’une des plus onéreuses prestations que Swiss Re a dû éponger sur un premier trimestre,» a souligné le trésorier.

Le débours a été partiellement compensé par la vente mi-mars d’une participation minoritaire dans l’assureur canadien Definity Financial, qui a généré un gain de 209 millions, a poursuivi le grand argentier.

Le bénéfice net de l’unité n’a ainsi fondu que de 5% à 527 millions, alors que les recettes se sont contractées d’un dixième à 4,47 milliards.

Variations sur les ratios

Arrivée à échéance de contrats, rétrocessions et effets de base ont élagué de 15% le chiffre d’affaires dans la prévoyance (Life and Health Reinsurance, ou L&H Re), à 4,06 milliards. Le bénéfice a progressé de 7% à 439 millions.

Les recettes des solutions pour entreprises (Corporate Solutions, ou CorSo) se sont étiolées de 4% à 1,76 milliards, quand le bénéfice net a enflé de 7% à 208 millions, à la faveur d’une amélioration de 1,5 pp du ratio combiné, à 88,4%.

Si les excédents au niveau du groupe dépassent allègrement les attentes des analystes consultés par l’agence AWP, ces derniers n’anticipaient guère un tassement des revenus. Les ratios combiné de P&C comme de CorSo s’avèrent un peu meilleurs que prévu.

La direction reconduit sa feuille de route pour 2025, comprenant un bénéfice net autour de 1,6 milliard pour L&H Re et de plus de 4,4 milliards au niveau du groupe. Le ratio de combiné de P&C Re doit toujours s’améliorer à moins de 85% et celui de CorSo ne pas dépasser 91%.

Les analystes saluent une performance plus qu’honorable, agrémentée encore d’effets non-récurrents favorables. Le coût des incendies outre-Atlantique est demeuré inférieur aux 700 millions initialement devisés et le taux de sinistralité est sinon demeuré inhabituellement bénin, constate Philip Ket, pour Jefferies.

Mettant en exergue une ribambelle d’effets non récurrents, Simon Foessmeier recommande aux investisseurs de ne pas s’emballer face à un bénéfice net supérieur de plus d’un tiers aux attentes du consensus. L’expert de Vontobel n’en salue pas moins une performance sous-jacente plus qu’honorable.

Plus chagrin, Will Hardcastle déplore pour le compte d’UBS l’érosion des recettes dans la réassurance dommages, susceptible d’écorner le consensus.

A le clôture de la Bourse suisse, la nominative Swiss Re a terminé en baisse de 0,84% à 148,40 francs, dans un SMI en hausse de 0,88%.

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