Le Crédit Mutuel Alliance fédérale avide de croissance

AWP

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La banque entend dépasser 15 millions de clients dans ses réseaux Crédit Mutuel et CIC d’ici quatre ans, «soit près d’un million de nouveaux sociétaires et clients», selon elle.

Le Crédit Mutuel Alliance fédérale, qui regroupe 14 des 18 fédérations du groupe Crédit Mutuel, a partagé lundi un plan stratégique à horizon 2027 axé sur la croissance, notamment en assurance et en banque de financement et d’investissement.

La banque «fixe un cap clair pour 2027: la conquête sur tous les marchés et territoires pour accroître son développement», indique-t-elle dans un communiqué.

Elle entend dépasser 15 millions de clients dans ses réseaux Crédit Mutuel et CIC d’ici quatre ans, «soit près d’un million de nouveaux sociétaires et clients», selon elle.

Crédit Mutuel Alliance fédérale compte en faire à la fois des clients bancaires et, pour plus de la moitié de son portefeuille, des clients de ses produits d’assurances.

L’assurance figurait déjà en bonne place dans le plan stratégique précédent, portant sur la période 2019-2023. Elle bénéficie depuis octobre d’un accord entre le groupe et Allianz France sur le marché de l’entreprise et de l’agricole.

Le Crédit Mutuel Alliance fédérale souhaite par ailleurs «changer de dimension» sur le marché de l’entreprise, via ses entités de banque de financement et d’investissement (BFI), en se développant en assurance santé et en confortant ses positions en épargne salariale, en paiement ou en affacturage.

En gestion d’actifs, le groupe réunira l’an prochain toutes ses sociétés de gestion autour de La Française, filiale de sa caisse régionale Nord Europe.

Ces développements devront se traduire en espèces sonnantes et trébuchantes: le Crédit Mutuel Alliance fédérale attend d’ici 2027 19 milliards d’euros de produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires dans le secteur, et 5 milliards d’euros de bénéfice net.

A titre de comparaison, la banque a dégagé un bénéfice net part du groupe de 3,5 milliards d’euros pour 17,34 milliards d’euros de PNB l’an dernier.

Dans le rétroviseur

La présentation d’un nouveau plan stratégique, exercice mal assuré cette année par la Société Générale, qui a été dans la foulée sanctionnée en Bourse, prend souvent le pas sur le bilan du plan en cours.

Interrogé sur le sujet, le directeur générale de Crédit Mutuel Alliance fédérale est revenu sur les douze objectifs fixés fin 2018 pour la fin 2023: dix ont été tenus, mais la banque échoue sur les dimensions de parité et de ratio de taux de clients sociétaires.

Elle avait par ailleurs révisé son plan en cours de route, afin de tenir compte des «bouleversements économiques et sociaux accentués par la crise sanitaire» du Covid-19, abandonnant un objectif initial de 4 milliards d’euros de bénéfice net en 2023.

La banque assurait également fin 2018 ne pas avoir de plan de fermeture d’agences.

Quatre ans plus tard, le parc de ses agences Crédit Mutuel a baissé de 4% et celui de CIC de 10% et l’accent est clairement mis sur l’intelligence artificielle et «l’autonomie numérique», pour les «prospects» et pour les clients.

«Mutualisme de la preuve»

La stratégie du Crédit Mutuel Alliance fédérale s’inscrit sur le plan sociétal et environnemental dans un virage récent, fait d’engagements soutenus par une bonne dose de communication.

«Cette période 2019-2023 a été pour Crédit Mutuel Alliance fédérale un vrai basculement: nous avons assumé pleinement notre ambition de mutualisme de la preuve», a souligné lors d’une conférence de presse à Paris le président du groupe Nicolas Théry.

La banque a annoncé début 2023 la création d’un «dividende sociétal» pérenne d’un montant équivalant à 15% du bénéfice net du groupe destiné à soutenir des projets environnementaux et sociaux, investi pour grande partie dans un fonds de «révolution environnementale et solidaire» sans objectif financier et géré par la maison.

Elle va aussi mettre sur pied un institut mutualiste pour l’environnement et la solidarité opérationnel au premier semestre 2024, dirigé par l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.

La performance souhaitée sur les quatre années à venir sera mise «au service à la fois de nos clients et de la société qui nous entoure», a conclu M. Théry, dans une salle réservée à la Maison de l’Alsace, clin d’oeil aux racines strasbourgeoises de la banque.

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