La BCJ voit son bénéfice progresser après un exercice 2021 solide

AWP

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Les opérations d’intérêt, cœur de métier de la banque, ont dégagé un résultat net de 35,7 millions de francs (+17,1%).

La Banque cantonale du Jura (BCJ) a retrouvé de la vigueur l’année dernière, après un exercice 2020 affecté par la constitution de provisions pour risque de défaillance de crédit. Les principales lignes de métier ont généré davantage de revenus, grâce à des volumes en hausse. Les résultats ont bondi, tout comme le dividende proposé.

Le bénéfice net a progressé de 37% à 9,7 millions de francs, indique mardi la BCJ. Cet indicateur, frôlant les 10 millions de francs, tient compte notamment d’une charge fiscale de 3,7 millions de francs et d’une attribution aux réserves pour risques bancaires généraux de 5,2 millions de francs.

«Compte tenu des très bons résultats réalisés», le conseil d’administration proposera à l’assemblée générale du 28 avril un dividende par action gonflé de 40 centimes, à 1,60 franc. La redistribution totale atteindra 4,8 millions de francs, en augmentation d’un tiers.

Le résultat opérationnel s’est envolé de 36% pour atteindre 18,4 millions de francs, malgré une hausse des charges d’exploitation de 3% à 27,9 millions. Les recettes ont crû de manière bien plus forte, notamment le produit des opérations de commissions (+5,3% à 9,4 millions) et celui des activités de négoce (+3,1% à 3,9 millions).

Les opérations d’intérêt, coeur de métier de la banque, ont dégagé un résultat net de 35,7 millions de francs (+17,1%). Ce bond résulte principalement de la réduction des corrections de valeur pour risques de défaillance, explique la BCJ mardi. Celles-ci ont atteint 0,7 million, contre 4,6 millions en l’année précédente.

Pour le directeur général (CEO) Bertrand Valley, il s’agit d’un retour à la normale après un exercice 2020 marqué par la pandémie. «Nous espérons que les entreprises qui ont été impactées [par le COVID] passeront bien le cap. Et c’est le sentiment que nous avons», affirme-t-il à AWP.

Les remboursements anticipés d’emprunts COVID se sont accélérés. Sur un pic à 62 millions de francs, les créances encore ouvertes représentent actuellement un total de 26 millions. Conséquence directe, les prêts à la clientèle inscrits au bilan ont plongé de 15,5%, à 307,8 millions de francs.

Risque local de bulle immobilière

«Il nous reste des entreprises qui ont sollicité des prêts COVID à des montants un peu moins élevés qu’en général (et) qui avaient besoin de ces liquidités», note M. Valley, qui rappelle que l’argent doit être remboursé dans un délai de sept ans. A en croire le patron de la BCJ, «l’immense majorité» des bénéficiaires de ces prêts COVID devrait pouvoir tenir ses engagements.

La somme du bilan a augmenté de 3,6% à 4,14 milliards de francs, dont 2,72 milliards de créances hypothécaires (+5,1%) et 2,38 milliards de dépôts de la clientèle (+3,5%).

Le marché immobilier jurassien a bien évolué l’année dernière, malgré une possible formation de bulle dans certaines villes ou villages, selon Bertrand Valley, qui cite notamment la multiplication de propriétés par étage et de bureaux à Delémont comme un facteur de risque éventuel.

Les incertitudes concernant la sortie de la crise liée à la pandémie de COVID-19 et la persistance des taux d’intérêt négatifs marqueront encore l’année 2022, note l’établissement. La banque s’attend tout de même à engranger des résultats dans la lignée de l’exercice 2021.

La propagation galopante du COVID n’a pas épargné les effectifs de la banque. «Depuis le début de l’année, sur 150 employés, nous avons eu 35 personnes à la maison, soit en isolement soit ou en quarantaine», souligne le CEO, qui assure cependant que «l’organisation fonctionne bien» grâce au recours au télétravail.

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