Affaire Crypto: un procureur enquêtera sur les fuites dans la presse

AWP

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Peter Marti a été nommé procureur extraordinaire pour enquêter sur la divulgation d’informations confidentielles dans les médias.

Les indiscrétions dans l’affaire Crypto doivent être passées à la loupe. Peter Marti a été nommé procureur extraordinaire pour enquêter sur la divulgation d’informations confidentielles dans les médias.

Les fuites dans les médias concernent un rapport établi par les commissions de gestion de l’Assemblée fédérale, indique jeudi l’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (AS-MPC). L’enquête avait démontré une part de responsabilité des autorités suisses dans les exportations d’appareils de cryptage «vulnérables» par la société Crypto AG, basée en Suisse.

Des lacunes dans la gestion et la surveillance des services de renseignement par la Confédération avaient également été dénoncées. Le Conseil fédéral n’avait été informé qu’en 2019 de collaborations entre les renseignements helvétiques et étrangers pour la collecte d’informations à l’étranger.

Plainte contre inconnu

Pendant la phase de consultation administrative, des informations confidentielles du projet de rapport d’inspection sur «l’Affaire Crypto AG» avaient été divulguées à des médias individuels, à plusieurs reprises. La publication de ces informations constitue de graves dommages institutionnels pour les commissions de gestion.

C’est pourquoi elles ont déposé une plainte contre inconnu pour violation du secret de fonction le 13 novembre auprès du Ministère public de la Confédération (MPC). Le MPC ayant également reçu une partie du rapport pendant la phase de consultation, la plainte a été transmise à l’AS-MPC.

Le procureur extraordinaire a été désigné le 13 janvier, précise l’AS-MPC. Il s’agit de Peter Marti, ancien président de la première chambre pénale de la Cour suprême du canton de Zurich. Avant d’être juge, M. Marti avait été juge d’instruction pendant environ vingt ans.

Plus de 100 Etats sur écoute

Les révélations autour de la société Crypto ont fait scandale mi-février. La CIA et les services de renseignement allemands (BND) auraient, durant des dizaines d’années, intercepté des milliers de documents via les appareils de chiffrement de l’entreprise Crypto. Grâce à des appareils truqués, la CIA et le BND ont écouté les conversations de plus de 100 Etats étrangers.

Les deux services de renseignement ont acheté l’entreprise zougoise à parts égales en 1970, en passant par une fondation du Liechtenstein. Le BND a quitté l’opération en 1993. Mais les Etats-Unis ont prolongé les écoutes jusqu’en 2018 au moins, selon des recherches conjointes de l’émission de la SRF Rundschau, de ZDF et du Washington Post.

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