Le fonds d’Etat malaisien 1MDB a déposé plainte contre plusieurs grandes banques, Deutsche Bank, JPMorgan et Coutts, afin de tenter de récupérer ses pertes consécutives à un vaste scandale de corruption, selon des documents consultés mardi.

Le fonds 1MDB (pour 1Malaysia Development Berhad) a perdu plusieurs milliards de dollars dans le cadre d’une fraude massive et mondiale impliquant notamment l’ancien premier ministre, Najib Razak, une partie étant dépensée pour des achats aussi variés que de l’immobilier ou des oeuvres d’art.

La découverte du scandale avait suscité un séisme politique dans le pays, entraînant en 2018 la défaite de la coalition de M. Razak, au pouvoir depuis plusieurs années, les autorités tentant depuis de récupérer l’argent détournée.

En déposant plainte, 1MDB espère récupérer près de 3 milliards de dollars au total, 1,11 milliard auprès de Deutsche Bank, 800 millions du côté de JPMorgan et 1,03 milliard auprès de Coutts, selon les documents déposées devant la Haute Cour de justice de Kuala Lumpur vendredi.

Le fonds espère également le paiement d’intérêts de la part de ces trois banques.

La plainte repose sur des accusations de «négligence, rupture de contrat, conspiration pour tromper/insulter et/ou assistance déloyale», selon les documents consultés par l’AFP.

Dans un communiqué, Deutsche Bank assure n’avoir «reçu aucune notification et ne pas être au courant d’une moindre plainte». JPMorgan et Coutts n’étaient pas disponibles pour commenter la plainte.

Lundi, le ministre malaisien des Finances a annoncé que 1MDB a déposé 22 plaintes, visant tant des personnes physiques que morales, avec pour ambition de récupérer l’équivalent de 96,6 milliards de ringgit (23 milliards de dollars).

La banque américaine Goldman Sachs a également été concernée par le scandale, en aidant à lever des milliards de dollars pour le fonds. Elle a signé un accord avec le gouvernement malaisien l’année dernière, intégrant le paiement de 3,9 milliards de dollars en l’échange de l’abandon de toute poursuite.

Elle a dû également payer une importante pénalité aux Etats-Unis.

Najib Raak a été reconnu coupable en 2020 et condamné à 12 années de réclusion lors de son premier procès en lien avec le scandale, décision dont il a fait appel. Il reste actuellement en liberté.