«On a cherché, on n'a rien trouvé», affirme UBS France

AWP

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«A chaque fois qu'on a eu des doutes, on a enquêté, on n'a rien trouvé», a déclaré à la barre Jean-Frédéric de Leusse, actuel président du directoire d'UBS France.

Les représentants de la banque UBS France, accusée de complicité de démarchage bancaire illicite au profit de la maison mère suisse, ont affirmé lundi au tribunal correctionnel de Paris n'avoir trouvé "aucune trace" de la moindre opération illicite.

«A chaque fois qu'on a eu des doutes, on a enquêté, on n'a rien trouvé», a déclaré à la barre Jean-Frédéric de Leusse, actuel président du directoire d'UBS France.

La justice française accuse le poids lourd de la gestion de fortune UBS AG d'avoir, entre 2004 et 2012, illégalement envoyé ses commerciaux en France pour piocher dans la riche clientèle de sa filiale UBS France, repérée lors de réceptions, parties de chasse ou rencontres sportives, pour la convaincre d'ouvrir des comptes non déclarés en Suisse.

Pour masquer les mouvements de capitaux illicites entre les deux pays, la banque est aussi accusée d'avoir mis en place une double comptabilité: les «carnets du lait», utilisés pour comptabiliser des reconnaissances d'affaires (ATA) selon les juges, un simple outil d'évaluation des performances des banquiers, selon la défense.

L'enjeu est énorme pour le groupe UBS AG, qui encourt une amende pouvant atteindre la moitié des fonds présumés dissimulés, évalués par les enquêteurs à plus de 10 milliards d'euros.

Les représentants de la banque ont tiré à boulets rouges sur les lanceurs d'alerte dans ce dossier, d'anciens cadres de la banque présentés comme des «menteurs», «paranoïaques» ou ayant «des comptes à régler».

Certains, comme Stéphanie Gibaud, ancienne responsable marketing chez UBS France, a témoigné de «croisements» des fichiers clients entre UBS France et UBS AG pour harmoniser les listes d'invités à des événements («events») où elle suspectait les chargés d'affaires suisses (CA) de venir démarcher. En toute illégalité selon les juges d'instruction, UBG AG n'ayant pas de licence pour opérer en France.

La banque rejette en bloc ces accusations. Concernant le croisement des fichiers, Hervé Mercier-Ythier, un autre représentant d'UBS France, a reconnu une pratique «uniquement au sein du marketing», simplement pour éviter d'inviter deux fois la même personne à Roland Garros ou au concert. «Dès lors que les gens du marketing n'ont pas de client, on estime qu'on respecte la loi», a-t-il dit.

 

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