Alors que l'économie était en plein essor dans les années 1950 et 1960, les deux décennies qui ont suivi connurent plusieurs périodes au cours desquelles l'inflation a augmenté tout comme le chômage. Durant cette période, l'industrie financière, en particulier la gestion d’actifs, n’est pas restée les bras croisés, mais a commencé à se développer à l'étranger. À l'aide de documents historiques issus des vastes archives de T. Rowe Price, ce troisième volet d'une série de cinq articles présente certains des événements les plus importants de l'univers financier et de l'industrie de la gestion d’actifs.  

Avant 1971, le taux d'inflation annuel aux États-Unis n'avait jamais dépassé 1,6%. Un incident financier majeur survenu au cours de la seconde moitié des années 1970 a toutefois changé la donne. Le choc pétrolier de 1973 a fait ralentir soudainement la croissance économique dans presque toutes les parties du monde.

Cette tendance s'est poursuivie jusque dans la première moitié des années 1980. En 1974, le taux d'inflation annuel aux États-Unis a encore augmenté pour finalement dépasser 10%.  De plus, en 1979, 1980 et 1981, le taux d'inflation annuel a atteint à plusieurs reprises un pourcentage autant élevé.

Cela a eu un effet sur le marché du travail. De plus en plus de gens ont perdu leur emploi. Par conséquent, le taux de chômage aux États-Unis en 1982 était de 10%.

«Bien qu'il soit difficile de l'imaginer aujourd'hui, au début des années 1980, les clients américains imaginaient qu'investir à l'étranger était une opération très risquée et inhabituelle, voire carrément dangereuse. Pourtant, il était clair pour nous que les résultats seraient probants», a déclaré David Testa, ancien vice-président de T. Rowe Price, aujourd'hui retraité.

Cependant dans les années 1970, T. Rowe Price a décidé d'étendre ses activités à l'étranger. En 1970, avant que le taux d'inflation n'atteigne 10%, le fondateur de T. Rowe Price, Thomas Rowe Price, a déclaré dans une interview au Baltimore Sun qu'il pensait que «l'accélération de l’inflation sera à la fois le plus grand problème de la nation et des investisseurs durant les années 1970».

En 1979, T. Rowe Price s'est développé à l'international et a créé une joint-venture avec la banque britannique Robert Fleming Holdings. David Testa a relevé la même année dans ses notes: «Nous pensons que les investissements internationaux vont devenir une part de marché importante dans les années à venir.» La joint-venture a été appelée Rowe Price-Fleming International. A cette époque, T. Rowe Price avait environ «6 milliards de dollars d'actifs et sous gestion», indique un document historique, témoin des archives de T. Rowe Price.

Alors que le nombre d'employés est passé de 160 en 1970 à 1’000 à la fin des années 1980, l'équipe de Londres était dans un «bocal à poisson» - ce terme désignait la zone vitrée dans laquelle ils travaillaient - de petite taille, mais très expérimentée, explique Emily Davidson, archiviste et responsable de la marque chez T. Rowe Price.

L’équipe de Londres s'est concentrée sur la recherche internationale, le maintien de bonnes relations avec les clients et la coopération avec d'autres bureaux internationaux. Mme Davidson ajoute: «Beaucoup d'employés issus de cette joint-venture sont restés chez T. Rowe Price pendant des décennies, certains sont encore employés de la société aujourd'hui.»

D'autres sociétés de gestion d'actifs partageaient le point de vue de David Testa sur les placements internationaux et certaines ont développé leur stratégie avant T. Rowe Price. JP Morgan, par exemple, a créé une joint-venture en Asie en 1970. HSBC a commencé à gérer des actifs à Hong Kong, Singapour, Sidney, Tokyo et Londres en 1973.

Les années 1980 représentent une décennie pleine de changements. Le début des années 1980 a été marqué par la guerre froide. Le 4 janvier, le président Jimmy Carter a annoncé l'embargo sur la vente de céréales et de haute technologie à l'Union soviétique. Cette mesure a été prise à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique.

Un an plus tard, le président Ronald Regan est entré en fonction et la plus importante loi de réduction d'impôt - dans le cadre de la soi-disant «Révolution Regan» - proposée jusqu'à présent dans l'histoire des États-Unis a été adoptée par les deux chambres. Par conséquent, les recettes fiscales ont été réduites de plus de 750 milliards de dollars au cours des cinq années suivantes.  

Pour les sociétés de gestion d'actifs, cette décision politique a créé une nouvelle opportunité de trouver des clients aux Etats-Unis et de développer leurs activités dans le pays tout en créant davantage de filiales à l'étranger. Les pays d'Afrique et d'Amérique du Sud, qui avaient souffert économiquement des crises de la fin des années 1970 et au début des années 1980, ont commencé à se redresser.

L'économie des états asiatiques les plus importants, qui avaient pour la plupart résisté durant cette période, a connu une croissance plus importante. Ces deux régions du globe ont offert aux gérants de fonds de nouvelles perspectives.

De plus en 1989, le mur de Berlin, qui divisait l'est et l'ouest de l’Allemagne, est tombé. Cela a ouvert un monde d'opportunités économiques non seulement pour l'Allemagne elle-même, mais aussi pour de nombreuses autres nations. Un nouveau marché s'est ouvert, qui allait rendre de nombreux investisseurs encore plus riches qu'auparavant.

Dans les années qui suivirent, T. Rowe Price et d'autres entreprises vont saisir ces opportunités et étendre leurs activités à l'ensemble du monde. Lors de la quatrième partie de cette série, les lecteurs d’Allnews découvriront comment le secteur de la gestion d'actifs a progressé tout au long des années 1990 et 2000. La suite au prochain épisode!