Les arguments actuels en faveur des stratégies de dividendes

Stefan Kuhn, Fidelity

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Les stratégies de dividendes offrent une perspective séduisante aux investisseurs en quête de fiabilité.

Les marchés affichent actuellement un tableau paradoxal: malgré les préoccupations sur la conjoncture, différents indices volent de record en record. Dans le même temps, le cycle de taux actuel approche de son terme et la question est maintenant de savoir ce qui va dominer: l’euphorie ou la réalité économique? Par ailleurs, les effets secondaires non désirés d’une politique monétaire restrictive depuis longtemps se font désormais sentir. Ils sont particulièrement visibles aux États-Unis dans le secteur chancelant des banques régionales ou dans l’immobilier commercial en crise. Enfin, l’évolution économique future de la Chine reste incertaine et différentes élections se profilent à l’horizon.

En bref: les perspectives économiques sont plus incertaines que ce que les marchés sous-entendent. Il faut donc s’attendre à une volatilité qui restera élevée à long terme sur les marchés de capitaux, ce qui conduira globalement à des cycles conjoncturels plus courts et plus volatils, dans lesquels la croissance moyenne et les rendements des placements seront inférieurs. Dans cet environnement difficile, la gestion du risque gagne en importance pour les investisseurs. Ils doivent s’adapter à un environnement qui est désormais différent du marché haussier de la période des taux d’intérêt bas, avec des drawdowns bêta qui vont devenir plus fréquents et plus brutaux.

Si l’environnement économique devient plus difficile, les investisseurs doivent travailler plus dur pour obtenir des rendements positifs à long terme. Ils ont besoin de profils de risque asymétriques, qui offrent plus de chances de rendement que de pertes. L’une des plus importantes caractéristiques de l’allocation d’actifs doit être d’apporter des rendements fiables et résilients sur l’ensemble du cycle de placement. En conséquence, les stratégies qui se concentrent sur la qualité et les revenus ont le potentiel de produire des rendements stables et robustes tout au long du cycle de placement. Cela ne signifie naturellement pas que cette approche soit fondamentalement la plus performante sur des marchés haussiers à forte croissance ou stimulés par des mesures politiques. Mais l’inverse est vrai: dans un environnement plus difficile, avec une croissance lente (ou négative) ou une politique monétaire anticyclique, comme en ce moment, des rendements positifs sont tout à fait possibles.

Petit à petit, l’oiseau fait son nid

À long terme, les revenus représentent une part importante du rendement d’une action, en particulier pour les entreprises avec des modèles commerciaux stables et des paiements de dividendes durables. De plus, les sociétés qui présentent un historique de distribution solide montrent une performance à long terme qui se situe en général au-dessus de la moyenne du marché. Leurs cours de bourse sont par ailleurs moins volatils. Toutefois, toutes les distributions de dividendes importants ne signifient pas obligatoirement que l’entreprise est véritablement saine et prometteuse. Le facteur le plus important, ce sont des flux de trésorerie robustes, durables et stables.

Ce profil d’exigences dirige presque automatiquement les investisseurs vers des entreprises avec des profils de rendement défensifs. Tout va donc pour le mieux? Pas du tout, car lors de la sélection des produits, il faut particulièrement veiller à éviter une trop forte concentration sectorielle. Pour les motifs précités, la plupart des stratégies de dividendes ont tendance à surpondérer les services aux collectivités ou les entreprises de télécommunications, et à sous-pondérer la technologie et les autres secteurs traditionnellement faibles en revenus. Les investisseurs doivent donc rechercher un fonds de placement bon marché, transparent et facilement compréhensible qui élimine de tels risques de marchés. Ils seront ainsi bien préparés, même en cas de tempêtes sur les marchés.