Brexit: l’UE prête à examiner un report

AWP

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«Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour aider» Theresa May, a déclaré Bruxelles après le rejet de l’accord de divorce par le Parlement britannique qui propulse le pays vers une séparation brutale.

L’Union européenne s’est dite prête à examiner une éventuelle demande de Londres de reporter le Brexit au-delà de la date prévue du 29 mars, face au risque accru d’une séparation brutale entre le Royaume-Uni et l’UE après le rejet de l’accord de divorce par le Parlement britannique.

La Commission européenne et le président du Conseil européen se sont retrouvés sur la même ligne pour marteler que Bruxelles avait fait son maximum pour inciter les députés britanniques à voter l’accord sur une sortie ordonnée de l’Union.

«Il est difficile de voir ce que nous pouvons faire de plus. S’il y a une solution (face) à l’impasse actuelle, elle peut seulement être trouvée à Londres», a déclaré le porte-parole du président du Conseil européen, Donald Tusk.

«Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour aider» la Première ministre britannique, a souligné une porte-parole de la Commission, rappelant «les garanties supplémentaires» fournies par l’UE «en décembre, en janvier et hier» lundi, à l’issue d’une ultime rencontre entre Mme May et le président de la Commission Jean-Claude Juncker avant le vote.

Pour les Européens, la balle pour sortir de l’impasse actuelle se trouve désormais à Londres, une façon de faire comprendre que Bruxelles est allé au bout de ses concessions pour faire accepter le traité qui avait été approuvé par les 27 et Theresa May en novembre mais que les députés ont rejeté pour la deuxième fois.

Pas d’accord, pas de transition

Face aux craintes de chaos en cas de sortie brutale, l’UE a cependant rappelé qu’elle serait prête à examiner un report de la date officielle de sortie si le Royaume-Uni devait en faire la demande. Mais celle-ci devra être «motivée» et la décision sera prise à l’unanimité des 27 au vu des «raisons» avancées par Londres et de «la durée» de l’ajournement souhaitée.

Si l’option d’une sortie sans accord est exclue mercredi par le Parlement britannique, celui-ci votera à nouveau jeudi, cette fois sur une proposition de report «limité» du Brexit.

«La grande crainte des dirigeants des 27, c’est d’approuver une prolongation qui au final ne servirait qu’à repousser à juste avant l’été le Brexit dur», avertissait avant le vote un haut responsable européen, ajoutant que les chefs d’Etat ou de gouvernement n’accepteraient pas d’»avancer à l’aveugle».

Le cas échéant, les pays membres de l’UE se prononceraient vraisemblablement sur cet ajournement au cours du sommet des 21- 22 mars.

Face au risque potentiel de chaos et aux graves conséquences économiques qui résulteraient d’une sortie sèche, un autre diplomate européen était cependant plus nuancé mardi.

«La première priorité est d’éviter un divorce brutal. Si les raisons (avancées) pour une prolongation ne sont pas solides, nous l’accepterons de toute façon», estimait ce diplomate sous couvert de l’anonymat.

Une sortie sans accord aurait notamment pour effet de supprimer toute période de transition pour Londres, comme l’a rappelé le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier, peu avant le revers infligé à la dirigeante britannique.

Cette période doit durer par défaut jusqu’au 31 décembre 2020 et elle pourrait être prolongée une seule fois, et d’un commun accord, pour une période de «jusqu’à un ou deux ans», soit jusqu’à fin 2022 au maximum.

Outre une préparation de cette sortie, le but de cette transition est de donner à Londres et à l’UE le temps de négocier leurs futures relations, par le biais notamment d’un accord commercial.

Face à la période de grande incertitude ouverte par le rejet du traité, les responsables de l’UE ont souligné mardi la nécessité d’intensifier les préparatifs en vue d’une éventuelle séparation brutale, estimant, comme Michel Barnier, qu’ils étaient «plus importants que jamais», à 17 jours de la date officielle du Brexit.

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