Le Conseil fédéral veut rallier les femmes à la réforme de l’AVS

AWP

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Le gouvernement a opté pour une aide de 700 millions de francs sur neuf ans destinée aux femmes proches de la retraite.

La nouvelle réforme de l’AVS obligerait les femmes à travailler jusqu’à 65 ans. Le Conseil fédéral veut toutefois adoucir la pilule pour celles qui sont proches de la retraite. Il a opté mercredi pour un coup de pouce de 700 millions de francs sur neuf ans.

Alain Berset devrait livrer le message au Parlement d’ici à fin août. L’harmonisation progressive de l’âge de la retraite des femmes avec celui des hommes devrait rapporter 10 milliards de francs. Le peuple y ayant déjà dit «non» deux fois, le gouvernement avait mis deux variantes en consultation pour soutenir les femmes nées entre 1958 et 1966.

Aucune option n’a été clairement plébiscitée en consultation. La gauche voulait aller plus loin et l’UDC renoncer à toute compensation. Le modèle à 400 millions aurait juste soulagé les femmes à moyens ou bas revenus qui partent en retraite anticipée en limitant la réduction de leur rente.

La variante retenue permettra en plus d’encourager les femmes proches de la retraite à travailler au moins jusqu’à 65 ans pour accroître leur rente. La note a toutefois été ramenée de 800 à 700 millions. Le relèvement de trois mois par an commencera à partir de l’année qui suit l’entrée en vigueur de la réforme.

0,7 point de TVA

Pour que l’AVS puisse couvrir ses dépenses jusqu’en 2030, un financement additionnel s’impose en plus. Grâce au soutien populaire en mai à la réforme de la fiscalité des entreprises englobant un volet compensatoire en faveur de l’AVS, le gouvernement propose de le limiter à 0,7 point de pourcentage au lieu du 1,5% qui aurait peiné à passer le cap du Parlement.

Le gouvernement ne compte pas remanier le reste de son projet. La réforme du 1er pilier doit permettre à tout le monde de partir à la retraite de manière flexible entre 62 et 70 ans. La population sera toutefois incitée à travailler au-delà de 65 ans: les petits revenus continueraient d’être exonérés de cotisations (franchise mensuelle de 1400 francs) et les cotisations versées après 65 ans permettront d’améliorer la rente.

Deux ans après le refus par le peuple de la réforme conjointe des premier et deuxième piliers, le projet doit maintenir les rentes et garantir un financement stable de l’AVS. Il devrait alléger les comptes de 2,8 milliards de francs en 2030. Une autre réforme devrait toutefois suivre au milieu des années 2020.

Compromis sur le 2e pilier

La décision du gouvernement intervient un jour après un compromis sur la prévoyance professionnelle. Les partenaires sociaux proposent de ramener d’un coup de 6,8% à 6% le taux de conversion du capital en rente mais prévoient une série de mesures d’accompagnement pour éviter la fonte des rentes.

Ceux qui auraient plus de 50 ans à l’entrée en vigueur de la réforme toucheraient un supplément de rente fixe financé solidairement via une cotisation salariale de 0,5%. La part de salaire assuré serait augmentée (ce qui profiterait aux petits salaires). Il n’y aurait plus quatre paliers de cotisations, mais seulement deux avec un plafond à partir de 45 ans afin de favoriser l’emploi des personnes plus âgées.

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