La BCE maintient le niveau exigé de fonds propres pour les banques

AWP

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La moyenne des exigences en termes de fonds propres prudentiels atteint 10,7%, soit une hausse annuelle de seulement 0,29 point, déclare le président de l’organe de supervision Andrea Enria.

Les exigences de fonds propres s’appliquant aux grandes banques de la zone euro restent quasi-stables sur un an pour 2023, malgré les difficultés économiques liées à la guerre en Ukraine et des lacunes en matière de gouvernance, a indiqué mercredi la BCE.

La moyenne des exigences en termes de fonds propres prudentiels atteint 10,7%, soit une hausse annuelle de seulement 0,29 point, a déclaré le président de l'organe de supervision au sein de la BCE, Andrea Enria, devant la presse.

Dans les faits, ce coussin de protection face aux risques financiers est demeuré en 2022 «légèrement inférieur à 15%» en moyenne, selon l’institution.

C’est à peine en deçà des niveaux de l’année précédente, malgré un contexte marqué par les retombées financières et géopolitiques de la guerre menée par la Russie en Ukraine, a-t-il observé.

«Jusqu’à présent, aucun risque de crédit tangible ne s’est matérialisé à la suite du choc macroéconomique lié à la guerre», note l’institution.

Seule une banque, non identifiée, n’a pas atteint les minima exigés, contre six en 2021, dans un contexte d’assouplissement accordé pendant la crise de la Covid-19.

Les hausses des taux d’intérêt menées par la BCE depuis juillet, pour lutter contre la forte inflation, a stimulé la rentabilité des banques. Elles pourraient toutefois nuire à la capacité de remboursement de prêts à la consommation, immobiliers et à effet de levier, note le superviseur.

Les quelque 115 grandes banques surveillées par la BCE accumulaient à fin septembre 349 milliards d’euros de prêts douteux, le plus bas niveau depuis la première mesure en 2015.

La BCE a toutefois relevé, pour 24 banques, le coussin spécifique de fonds propres destiné à couvrir les crédits en risque.

L’institution a notamment critiqué la gouvernance de ces banques, en soulevant le manque d’indépendance des membres au conseil d’administration, leur manque d’expérience en informatique et l’aspect diversité.

Certains établissements ont critiqué l’an dernier le fait que le superviseur soit trop intrusif à leur égard.

«Les banques comprennent ce qu’on veut mais parfois ne réagissent pas assez vite», faisant qu’il faut s’attendre à «une escalade» des interventions du superviseur, a martelé M.Enria, dont le mandat prend fin en novembre.

Le superviseur va aussi davantage scruter deux domaines où les banques n’en font pas assez, le changement climatique et la stratégie de transformation numérique.

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