L’initiative valaisanne pour un salaire minimum a abouti

AWP

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Le texte prévoit un salaire horaire minimal de 22 francs, soit 4000 francs environ par mois pour 42 heures par semaine.

L’initiative valaisanne pour un salaire minimum portée par une large coalition de gauche a abouti. Les 5008 signatures récoltées ont été déposées à la chancellerie d’Etat vendredi matin.

Les initiants avaient une année pour recueillir au moins 4000 paraphes. «Le travail de récolte de signatures s’est très bien déroulé et nous sommes satisfaits des retours de la population qui nous donnent bon espoir pour la suite de la bataille», a indiqué lors du dépôt de signatures Adrien d’Errico, président du comité d’initiative et coprésident du POP Valais-Wallis.

Le texte prévoit un salaire horaire minimal de 22 francs, soit 4000 francs environ par mois pour 42 heures par semaine. Une dérogation à 18 francs est prévue pour l’agriculture afin de ne pas mettre en péril une branche connue pour sa «vulnérabilité économique»; cela représente «tout de même une augmentation d’environ 4 francs de l’heure», relève Blaise Carron, secrétaire régional d’Unia Valais.

«Il est difficile d’estimer combien de personnes seraient concernées par l’initiative, mais selon les chiffres 2020 de l’office de la statistique, quelque 1400 Valaisans dépendent de l’aide sociale malgré une activité salariée à plein temps ou presque. Avec l’inflation et l’augmentation des primes d’assurance maladie notamment, ce nombre a dû augmenter», estime Adrien d’Errico.

On considère que les «working poor» représentent 7 à 8% de la population active, complète Blaise Carron. Les femmes sont particulièrement concernées.

Introduit dans cinq cantons

En Suisse, cinq cantons ont déjà introduit un salaire minimum: Neuchâtel en 2017 (21,09 francs de l’heure pour 2024), le Jura en 2018 (20,60 francs), Genève fin 2020 (24,32 francs), le Tessin en 2021 (entre 19,75 et 20,25 francs) et Bâle-Ville en 2022 (21,70 francs).

Ce sont des expériences concrètes qui fonctionnent sur lesquelles les porteurs de l’initiative valaisanne peuvent s’appuyer pour affirmer le bienfondé du salaire minimum, note le conseiller national Emmanuel Amoos (PS/VS). Autant d’exemples concrets qui n’existaient pas en 2014, lorsque les citoyens valaisans ont rejeté à plus de 80% un texte qui fixait le montant du salaire minimum cantonal à 3500 francs.

Dans le canton de Vaud, deux initiatives pour un salaire minimum ont été déposées en octobre dernier à la chancellerie cantonale avec plus de 16’000 signatures chacune. A Fribourg, le processus a été lancé avec le dépôt de 8111 paraphes à la chancellerie d’Etat fin 2023.

En Valais, l’initiative pour un salaire minimum déposée vendredi sera transmise au Conseil d’Etat, puis soumise au Grand Conseil. Selon l’issue des travaux parlementaires, elle pourrait être soumise au peuple.

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