France: les banques doivent à nouveau relever leurs réserves

AWP

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La Fédération bancaire française estime que cette mesure vise «à limiter le développement du crédit en France».

Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), qui réunit le gouvernement et les principaux superviseurs financiers français, a demandé aux banques d’augmenter préventivement leur niveau de fonds propres pour parer à une éventuelle contraction du crédit.

Le HCSF a décidé de relever de 0,25% le niveau de coussin de fonds propres bancaires contracyclique pour le porter à 0,5% d’ici un an, a indiqué cette autorité dans un communiqué publié lundi.

Concrètement, cette mesure signifie que les banques devront conserver une part minimum plus importante de fonds propres, à bilan constant, pour faire face à un éventuel retournement de la conjoncture financière au cours des prochains mois.

Elle s’appliquera à l’ensemble des banques de l’Union européenne et l’Espace économique européen à proportion de leurs expositions en France.

En juin 2018, le HCSF avait demandé à ces mêmes banques de constituer un coussin de fonds propres bancaires contracyclique de l’ordre de 0,25% de leurs actifs pondérés par les risques sur les expositions françaises d’ici au 1er juillet 2019.

A la suite de cette annonce, la Fédération bancaire française (FBF) a estimé que cette mesure visait «à limiter le développement du crédit en France».

«Les banques françaises ne comprennent pas cette décision, qui n’est pas cohérente avec la politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui soutient le financement de l’économie grâce à la distribution de liquidités sur les marchés à des taux particulièrement bas», a argumenté l’association représentant les banques françaises.

Pour sa part, le Haut Conseil de stabilité financière justifie sa décision par plusieurs constats.

Même si la croissance française résiste, l’instance «prend acte des perspectives de croissance revues à la baisse au plan international et européen» et suit attentivement «les conséquences éventuelles» sur la stabilité financière de «facteurs d’incertitude conjoncturels et politiques, en Europe, dans les pays émergents et aux États-Unis».

A cela s’ajoute dans l’Hexagone, un taux d’endettement du secteur privé non financier «aujourd’hui élevé et qui est supérieur à la moyenne de la zone euro comme à ceux de nos principaux partenaires».

Celui-ci a atteint 133,3 % du PIB au troisième trimestre 2018: 59,2% pour les ménages et 74,1% pour les sociétés non-financières, précise le HCSF.

Ce niveau exigé de réserves pourra se relâcher «en cas de retournement du cycle financier, avec application immédiate».

Ce relâchement, qui interviendrait notamment en cas de durcissement de l’octroi de crédit, «permettrait aux banques de mobiliser cette réserve de capital pour préserver leur capacité d’offre de crédit», notamment aux petites et moyennes entreprises, les plus dépendantes du financement bancaire, explique le HCSF.

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