Banques de l’UE incitées à partager davantage les risques financiers

AWP

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Bruxelles vise l’Allemagne sans la nommer. Depuis plusieurs années, Berlin traîne des pieds sur le mécanisme censé garantir les dépôts bancaires des épargnants.

La Commission européenne, satisfaite des progrès réalisés par les banques pour réduire leurs créances douteuses, a incité mercredi les pays de l’UE, dont l’Allemagne sans la nommer, à partager davantage les risques financiers dans l’Union.

A la fin du deuxième trimestre 2018, la part des «prêts non performants» (dont le remboursement est peu probable) s’établissait à 3,4% du total des encours des banques de l’UE, soit une baisse de 1,2 point de pourcentage en glissement annuel, a indiqué le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

«Sur la base des progrès accomplis en matière de réduction des risques, j’invite les ministres des Finances et les dirigeants de l’UE à se mettre d’accord en décembre sur des mesures concrètes de partage des risques», a-t-il ajouté.

Après la crise financière de 2008, les Etats de l’UE avaient convenu d’une Union bancaire pour mieux gérer les risques dans la zone euro.

Or cette Union n’est toujours pas finalisée en raison de désaccords entre les États membres, notamment la création d’un fonds européen de garantie bancaire des dépôts des particuliers.

Depuis plusieurs années, l’Allemagne traîne des pieds sur ce mécanisme, censé garantir les dépôts bancaires des épargnants. Berlin exhorte d’abord à une réduction des créances douteuses dans les pays du sud, de crainte de devoir payer justement pour les mauvais élèves.

Les efforts faits jusqu’ici «ne suffisent pas pour parler des prochaines étapes de la garantie européenne des dépôts», a déclaré dans un communiqué l’un des dirigeants de la Fédération des Caisses d’épargne allemandes (DSGV), Karl-Peter Schackmann-Fallis.

M. Dombrovskis a souligné qu’au sein de l’UE, «il existait encore des poches de faiblesses» concernant les créances douteuses. Ainsi en Grèce, leur part était de 44,9% au deuxième trimestre 2018, à Chypre de 28,1% et au Portugal de 11,7%.

En Italie, dont la santé du secteur bancaire inquiète, leur part s’élève à 10%, soit 2,2 points de moins que l’année précédente.

A ce propos, M. Dombrovskis a fait part de son inquiétude sur les conséquences négatives du manque d’efforts du gouvernement italien pour assainir ses finances publiques, alors que sa dette est la deuxième plus élevée de la zone euro après celle de la Grèce.

L’abandon des mesures d’assainissement des finances prises par le précédent gouvernement italien a creusé l’écart entre les taux d’intérêt des emprunts publics italiens et allemands, a constaté le vice-président de la Commission, relevant que ceci avait un «impact négatif sur les entreprises italiennes, y compris les banques».

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