Assurance-maladie: Caritas plaide pour un nouveau système de subsides

AWP

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«Plus de 600’000 personnes pourraient sombrer dans la pauvreté à la moindre augmentation de leurs charges», a expliqué Bettina Fredrich, responsable du Service spécialisé Politique sociale.

Les primes d’assurance-maladie ne doivent pas excéder un mois de salaire: tel est le credo de Caritas Suisse, qui demande une adaptation du système de subsides. C’est d’autant plus nécessaire que les ménages à faibles revenus ne parviennent plus à payer leurs primes.

«Plus de 600’000 personnes en Suisse vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté. Leur situation est précaire, et ces personnes sombrent dans la pauvreté à la moindre augmentation de leurs charges», a expliqué lundi devant la presse à Berne Bettina Fredrich, responsable du Service spécialisé Politique sociale, selon la version écrite de son intervention.

Et de préciser que l’augmentation continuelle des primes et la baisse des montants alloués à leur réduction jouent un rôle déterminant. A quoi s’ajoute le fait que les primes augmentent plus vite que les salaires. Depuis vingt ans, les primes ont doublé alors que les salaires réels n’ont augmenté que de 14%, a souligné Mme Fredrich.

Son collègue Martin Jucker affirme de son côté que dans la majorité des cantons, les montants alloués aux subsides ne sont plus adaptés à l’évolution des primes d’assurance-maladie.

Pratiques cantonales variables

La réduction des primes est cofinancée par la Confédération et les cantons. Ces derniers sont libres de fixer le montant de leur contribution alors que la Confédération doit adapter la sienne à l’augmentation des primes, détaille M. Jucker. Et d’ajouter que cela a bien fonctionné jusqu’en 2010, mais depuis quelques années, les cantons n’ont pas adapté leurs montants et certains les ont même réduits. C’est ce qui ressort d’un sondage mené par Caritas auprès des cantons.

L’organisation déplore que de nombreux cantons «se contentent de modifier la répartition des fonds». De plus en plus de réductions de primes sont ainsi transférées vers l’aide sociale et les prestations complémentaires, au détriment de la réduction ordinaire des primes. Cette dernière ne constituait que 40% du pot commun dédié aux subsides l’an passé et le montant absolu qui lui est destiné a constamment diminué dans 17 cantons entre 2011 et 2017.

Tout n’est pas noir pour autant. L’analyse montre que «s’ils en ont la volonté politique, les cantons peuvent tout à fait exploiter différemment leur marge de manoeuvre», note M. Jucker. Et de citer l’exemple des cantons de Vaud, Schaffhouse et des Grisons qui ont inscrits dans la loi des objectifs concrets quant à la charge maximale admissible des primes dans le budget des ménages.

Dans le canton des Grisons, il a été décidé que la charge financière des primes d’assurance-maladie ne doit pas dépasser 10% du revenu déterminant des ménages. Pour les classes de revenus les plus faibles, ce seuil a été fixé à 5%.

Caritas demande qu’un tel système de réduction différencié soit instauré au niveau national. Un tel principe avait trouvé une majorité au Parlement, mais n’a jamais été mis en oeuvre en raison de l’échec de la deuxième révision de la loi sur l’assurance-maladie (LAMal), rappelle l’ONG.

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