Suivi de Wirecard par Bordier

Daniel Pellet, Bordier & Cie

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Wirecard a démarré l’exercice 2019 sur les chapeaux de roues, enregistrant notamment une croissance organique record pour ses revenus du trimestre.

Avec des résultats T1 2019 supérieurs aux attentes, Wirecard a démarré l’exercice 2019 sur les chapeaux de roues, enregistrant notamment une croissance organique record pour ses revenus du trimestre, preuve s’il en est que, malgré les attaques sur une éventuelle fraude à Singapour, la marche des affaires s’est poursuivie normalement. Le groupe a déjà revu à la hausse ses perspectives 2019 (une première pour un premier trimestre!).

Les revenus T1 du groupe ressortent à 567 millions d'euros (+35% a/a et +33% a/a en organique, soit 1% au-dessus des attentes du consensus), bénéficiant de la hausse importante du nombre de nouveaux clients et de leurs transactions (62 milliards d'euros, +170% a/a), ainsi que de la tendance très positive des paiements online (~+15%). La croissance des volumes de transactions est spectaculaire (+37% a/a et +33% en org. à 36,7 milliards d'euros). Les trois catégories ont connu une forte progression: Consumer Goods (+35%), Digital Goods (+44.5%) et Travel & Mobility (+31%).

Du côté de l’Ebitda, on relève une marge en progression de 120bps à 27,9% au T1. L’Ebitda a progressé de 41% à 158 millions d'euros, légèrement mieux qu’attendu, bénéficiant de l’effet de levier opérationnel naturel des acquisitions (synergies et remontée des marges de Citi Prepaid Card Services aux Etats-Unis et les activités du Citi Group acquises en Asie. Le FCF rebondit (+74% a/a à 125 millions d'euros, avec un taux de conversion en cash de 78%). La position cash net de Wirecard se renforce (EUR596mio à fin mars, après 521 millions d'euros à fin 2018).

Les perspectives 2019 ont été revues légèrement à la hausse. Wirecard table sur un Ebitda entre 760 et 810 millions d'euros (vs 740-800 millions précédemment). En menant de front sa stratégie d’acquisition de nouveaux clients et de déploiement de partenariats, Wirecard assure la croissance du groupe à plus long terme et confirme ses objectifs 2020-2025.

Le ton de la conférence téléphonique était particulièrement positif, soulignant la politique de communication plus combattive et positive du groupe depuis quelques semaines. Le partenariat signé récemment avec Softbank (holding japonaise, actionnaire de référence de Sprint, Alibaba, Yahoo! Japan, propriétaire de ARM, Softbank Mobile, etc.) donne une nouvelle dimension à cette stratégie. Le groupe japonais va injecter 900 millions d'euros dans le groupe allemand, sous forme d’un emprunt convertible dédié à Softbank, ce dernier se retrouvant à l’échéance à la tête de 5,6% du capital de Wirecard. Outre le renforcement de la crédibilité du business model de Wirecard, Softbank offre sur un plateau l’accès à des marchés plus difficiles comme le Japon et la Corée du Sud. A cet égard, les choses évoluent très vite: le CEO de Wirecard a fait état de négociations en matière de plateforme de paiements avec 6 à 8 groupes qui gravitent autour de Softbank. Enfin sachant que Softbank établit ses prises de participation dans le capital des groupes qui l’intéressent à un niveau entre 10 et 15%, des achats de titres sur le marché constitueraient un bon soutien au cours boursier de Wirecard.

Comparé à ses pairs (des sociétés de paiements électroniques comme Adyen, Worldpay ou Square), Wirecard reste la valeur la moins chère du secteur. Le modèle Core holding débouche sur une Fair Value de 226,5 euros (+70%).

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