Suivi de Wirecard par Bordier

Daniel Pellet, Bordier & Cie

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Le titre subit aujourd’hui un nouveau recul en bourse de plus de 5%.

Le titre subit aujourd’hui un nouveau recul en bourse de plus de 5%. Cette baisse est liée à la publication d’un article du quotidien allemand Handelsblatt rapportant qu’Ernst & Young ne peut déterminer l’adéquation, l’exhaustivité et l’exactitude des états financiers 2017 de la filiale du groupe à Singapour, encore sous enquête. Les restrictions liées à cette enquête n’ont pas permis à E&Y d’avoir accès à tous les dossiers, certains étant conservés pour l’heure par la DBC (Département des affaires commerciales de Singapour), ce qui a empêché l’auditeur de donner une opinion d’audit sans réserves sur les comptes de la filiale basés sur les normes comptables locales.

Pour mémoire, on peut se rappeler que l’enquête indépendante (menée par le cabinet Rajah & Tann) à Singapour avait permis de disculper début 2019 Wirecard (à l’échelle du groupe) d’actes répréhensibles, tout en relevant des délits mineurs commis par des employés de la filiale de Singapour, qui auraient dû se retrouver devant les tribunaux locaux. Ces faits n’ont eu aucune incidence significative sur les comptes du groupe.

Le groupe Wirecard a répondu au Handelsblatt, mettant en avant les fameuses restrictions dues à l’enquête, et qui n’ont rien à voir avec des irrégularités. Si l’approbation (dans la norme comptable locale) des comptes de la filiale de Singapour n’est pas finalisée totalement, ce n’est pas le cas des comptes du groupe 2017 et 2018 qui ont été approuvés sans réserves par E&Y. Enfin, rappelons que le CA de la filiale de Singapour représentait environ 40 millions d'euros en 2017 (vs 1,49 milliard à l’échelle du groupe), soit environ 2,7% du CA consolidé.

Avec ce genre de «newsflow», la volatilité du titre Wirecard va bien sûr demeurer élevée, symbole de la tension des investisseurs relativement à la bataille entre le FT et le groupe allemand. La marche opérationnelle du groupe, toujours aussi solide, passe au second plan. Seules les conclusions de l’audit indépendant mené par KPMG (attendues vers la fin du T1 2020) pourraient permettre de mettre un terme à cette situation.

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