Que penser des convertibles?

Olivier Becker, ODDO BHF Asset Management

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Les obligations convertibles permettent de s’exposer aux marchés actions en limitant le risque.

Les obligations convertibles offrent un couple risque/rendement très attrayant puisqu’elles permettent, sur le long terme, de réaliser une performance en moyenne équivalente aux actions avec une volatilité plus de deux fois inférieure moyennant un risque de perte en capital. 

Historiquement on observe que les obligations convertibles participent, en moyenne, aux deux tiers du mouvement de hausse des actions mais qu’elles ne subissent qu’un tiers du mouvement de baisse. Cette «convexité» provient du potentiel d’appréciation, en théorie illimité, du sous-jacent action et de la protection à la baisse qu’offre la valeur de la composante obligataire (appelée plancher obligataire).

Pourquoi les convertibles maintenant?

Au cours de l’année 2018 nous sommes entrés dans un environnement plus incertain et nous avons démarré 2019 avec une visibilité affaiblie sur des sujets cruciaux tels que la croissance mondiale, les résultats des entreprises, les politiques monétaires, et l’avenir de l’Europe. Dans ce contexte, les obligations convertibles offrent l’opportunité de s’exposer aux marchés actions après une correction importante tout en limitant le risque de baisse et d’investir dans des émetteurs jugés solides, principalement Investment Grade, après une phase de revalorisation significative des primes de crédit. Soulignons également que la valorisation des obligations convertibles, se situe actuellement sur un niveau attrayant, proche de la moyenne historique.

A l’orée de 2019 nous considérons donc qu’une partie non négligeable des risques tels que la guerre commerciale US-Chine, le Brexit, ou encore l’Italie, ont été intégrés par la chute du marché actions et l’écartement massif des primes de crédit au cours des derniers mois. Nous nous inscrivons vraisemblablement dans un scénario macro-économique de ralentissement de la croissance mondiale mais pas de récession à court terme. Il s’agit de rester constructif pour l’année à venir tout en restant conscients que l’incertitude a progressé. Nous avons ainsi, de façon très sélective, renforcé quelques positions afin d’augmenter légèrement la sensibilité action en début d’année. Nous avons par exemple récemment investi dans l’aéronautique (Airbus, MTU), l’immobilier (Nexity) et le pétrole (ENI).

Il ne faut pas négliger l’effort nécessaire sur l’analyse
des caractéristiques techniques des obligations convertibles.

Un portefeuille performant pourrait ainsi être constitué d’obligations convertibles dites «équilibrées» (sensibilité actions entre 30% et 70%), de structures peu alambiquées, non dilutives et bi-devises, le tout avec des valorisations raisonnables. Par ailleurs, il ne faut pas négliger l’effort nécessaire sur l’analyse des caractéristiques techniques des obligations convertibles qui peuvent parfois avoir des impacts importants sur la performance, par exemple: clause de changement de contrôle et protection contre les dividendes.

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