Préserver le capital

Salima Barragan

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«Durant la crise, nous nous sommes positionnés agressivement à la vente», déclare Chris Hillary de Roubaix Capital.

©Keystone

Dans un précédent article1, Chris Hillary, CEO de Roubaix Capital et gérant d’une stratégie long-short small & mid cap américaines au format UCITS, distribuée en Suisse par Prosper, escomptait une baisse des taux de la Fed…L’histoire lui a donné raison. Le soutien continu des banques centrales lui permet d’envisager le futur sereinement. Durant les turbulences du mois de mars, son fonds long-short a surperformé ses benchmarks. «Notre stratégie a prouvé que nous pouvons créer de la valeur lors des marchés haussiers et protéger le capital lors des corrections», explique-t-il. Sa stratégie, née aux USA fin 2009, n’a connu aucune performance annuelle négative.

Un biais de qualité

Revenons sur le mois de mars. Alors que l’indice Russel 2000 des petites et moyennes capitalisations américaines chutait de 21,7% et que l’indice HFRI Equity Hedge cédait 9,6%, la stratégie alternative de Chris Hillary gagnait 3,3%. «Cette performance n’est pas une anomalie car nous avons aussi surperformé lors des autres phases baissières», explique-t-il. L'alpha long de sa stratégie reste positif dans tous les environnements de marché, tandis que l'alpha short a augmenté de façon spectaculaire lors de la période de stress sur les marchés. Son biais de haute qualité sur les investissements longs combiné à un biais faible qualité sur les investissements short a porté ses fruits en mars. «Lorsque les marchés sont en chute libre, les actions de mauvaise qualité corrigent généralement beaucoup plus que le marché en raison de la faiblesse de leur fondamentaux», poursuit Chris Hillary.

«Au début de la crise, nous avons préféré être long
avec des entreprises avec d’excellents modèles d’affaires.»

Pour autant, lors du point bas des marchés, son exposition nette aux actions était de l’ordre de 35%. «Au début de la crise, nous avons préféré être long avec des entreprises avec d’excellents modèles d’affaires et parier contre celles qui ne sont pas suffisamment disruptives. Dès que la crise s’est accentuée, nous nous sommes positionnés agressivement à la vente pour générer une belle surperformance», explique-t-il.

Potentiel sur les Small & MID CAPS américaines

Depuis, le gérant est devenu plus constructif sur l’environnement et a relevé son exposition nette à 50%. «Il est vain de se battre contre la Fed et la BCE! Traduisez: les positions short sont devenues plus challenging», dit-il en se référant à l’extraordinaire mouvement haussier qui a eu lieu depuis avril et qui fait suite à la baisse des taux de la Fed. «Aujourd’hui, nous voyons encore du potentiel dans des actions qui n’ont pas encore participé au rallye, telles que certaines petites capitalisations américaines qui seront en outre favorisées par les stimulus fiscaux à venir aux Etats-Unis», explique-t-il.

Pour ses positions short, Chris Hillary identifie des entreprises matures
qui souffriront de l’arrivée de nouveaux entrants.
Les meilleurs modèles d’affaires se démarquent

Pour ses positions short, Chris Hillary identifie des entreprises matures qui souffriront de l’arrivée de nouveaux entrants. Ou au contraire, des jeunes entreprises qui ne rivaliseront pas avec les compagnies bien établies. Par exemple, le gérant cite la société de distribution alimentaire en ligne Sprouts Farmers Markets: «En pleine crise de la COVID-19, nous avons shorté cette action en compétition avec les grands du secteur tels qu’Amazon. Le titre avait été boosté par les mesures de confinement, mais une fois ces dernières levées, cet acteur de la distribution alimentaire traditionnelle aura bien du mal à se faire une place au soleil».

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