Opportunités sur les obligations à taux variables en euro

Johan Nebel, Bridport

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La remontée des taux courts dans la zone euro pourrait signifier un assèchement identique à celui constaté en dollar.

©Keystone

Bien qu’en matière de politique monétaire, la Banque Centrale Européenne soit généralement en retard sur les actions de la Réserve Fédérale Américaine, il semble cette fois-ci que nous soyons témoins d’une réelle désynchronisation entre les deux institutions.

La Fed adopte un ton conciliant

Lors de sa réunion de mars, la Réserve fédérale a clairement indiqué que jusqu’à la fin du mois de septembre 2019, elle maintiendrait ses taux inchangés tout en liquidant les actifs de son bilan durant cette période. Afin de ne laisser aucun doute sur sa détermination, elle soulignait encore en mai que son comité fera preuve de patience en matière de politique monétaire. 

Beaucoup d’observateurs peuvent anticiper une baisse lors des réunions à venir.

Ces signaux ajoutés à des perspectives de croissance en berne, laissent beaucoup d’observateurs anticiper d’une baisse lors des réunions à venir, mettant ainsi fin au cycle de hausse commencé en 2015.

La BCE repousse sa première hausse

De son côté, la BCE a pendant longtemps indiqué l'automne 2019 comme le terme de sa politique accommodante initiée en 2016. Compte tenu de la piètre performance économique de la zone euro et de perspectives tout aussi sombres de ce côté-ci de l’Atlantique, la Banque Centrale lors de sa dernière réunion, a changé son fusil d’épaule en indiquant qu'elle n’envisage plus aucun changement d’ici 2020.

Désynchronisation des politiques monétaires?

Comment savoir si les politiques des deux banques centrales seront effectivement divergentes? Fort de ce qui précède, on peut raisonnablement supposer que la Fed est proche, sinon à la fin, de son cycle de hausse. 

Pour sa part, la BCE adopte une attitude laissant croire qu'elle envisagerait, lorsque les conditions économiques le permettront, de relever ses taux. Elle n’est toutefois pas la seule à vouloir normaliser sa politique monétaire, à l’instar de la Banque Centrale Norvégienne qui a indiqué en mai, qu’elle relèverait son taux directeur le mois prochain. Si les perspectives économiques actuelles et souvent déprimantes de l'Europe ne plaident pas en faveur d'une hausse des taux, ou du moins pas dans l'immédiat, il semble évident, étant donné leurs niveaux planchers, que le prochain mouvement sera une hausse. On pourrait donc affirmer que favoriser les taux flottants en euro est encore prématuré, puisqu’aucune hausse n’est prévue à moyen terme.

Constituer un stock d’obligations à taux variable en euro.

Les investisseurs en USD désireux de tirer parti de la tendance haussière des taux aux États-Unis accumulent depuis longtemps des coupons flottants. Les habitués de ces instruments savent que la liquidité est faible et connaissent les difficultés de se procurer du papier, car le cycle haussier observé aux États-Unis a poussé les investisseurs à acheter ces titres et donc à peser sur la liquidité.

Nous pensons qu’à l’instant où les taux courts augmenteront dans la zone euro, une des conséquences probables, sera un assèchement identique à celui constaté en USD. Nous estimons donc qu’il est logique de commencer à prendre en considération les coupons flottants en EUR et à en constituer un stock, sur une base opportuniste ou lors du réinvestissement de coupons ou de remboursements à l’échéance.

Fed vs BCE

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