L’Année du Chien pourrait avoir du mordant

Hank Lynch, Loomis Sayles

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Ralentissement de l'économie et inclusion dans les indices de référence: deux éléments moteurs pour les marchés obligataires chinois

L’Année du Chien n’est peut-être pas la plus prometteuse mais pour le marché des obligations locales chinoises libellées en renminbi, elle risque de s’avérer porteuse. On peut identifier deux éléments moteurs qui permettront vraisemblablement d’accroître les investissements étrangers tandis que le gouvernement continue d’abaisser les barrières à l’entrée.

N° 1. La recherche de rendements potentiels

En période de faible croissance économique, les investisseurs peinent à identifier des rendements. Les obligations du gouvernement chinois pourraient leur donner une réponse, avec des rendements nominaux et réels sur la partie attrayante de la gamme supérieurs à ceux d’autres marchés émergents qui bénéficient d’une notation élevée. A noter aussi, les rendements en devise locale présentent une faible corrélation  avec celle des rendements obligataires des gouvernements des pays développés et émergents (inférieure à 0,1 sur une période de 5 et 10 ans).

Plus généralement, les marchés obligataires se portent généralement bien lorsque la croissance accuse un ralentissement, ce qui a été la tendance graduelle en Chine au cours des dernières années alors que le gouvernement chinois d’efforce de maîtriser une capacité non productive industrielle excessive. Le risque souverain est atténué, dans une certaine mesure, par les vastes montants d’épargne domestique et le surplus commercial du pays.

Les obligations du gouvernement chinois ne sont certainement pas une proposition dénuée de risque. Les objectifs du pays visant à réduire son vaste encours par rapport au produit intérieur brut (PIB) risquent de se révéler difficiles à atteindre si l’augmentation de la dette et la croissance économique ne suivent pas le cours prévu. Comme c’est le cas pour de nombreuses économies émergentes, les risques sont multiples et les investisseurs doivent se méfier d'un renversement possible du relâchement récent des contrôles de capitaux si les autorités chinoises estiment que le risque de flux d’investissements de source étrangère a un pouvoir déstabilisateur inacceptable.

N° 2. L'inclusion dans les indices de référence

L’autre catalyseur important pour les investissements étrangers provient de la prochaine inclusion de la Chine dans les principaux indices boursiers. Cette intégration se fera vraisemblablement par une approche progressive qui pourrait débuter dès fin 2018. Une fois mise en œuvre, les flux d’investissement sur le marché obligataire provenant des investisseurs passifs pourraient atteindre 250 milliards de dollars selon certaines estimations, et peut-être davantage au fil du temps de la part des investisseurs discrétionnaires.

Les gestionnaires actifs qui tiennent compte des indices de référence ne pourront pas ignorer les pondérations importantes des indices et leur éventuel impact sur la performance. La Chine se verrait vraisemblablement attribuer les poids les plus élevées dans les indices obligataires des marchés émergents, avec une pondération anticipée de 10% dans l’indice diversifié mondial GBI-EM de JP Morgan. Les autres indices de référence indicateurs de tendances, tels que  Bloomberg Barclays Global Aggregate et (LSE) Citi World Government Bond Index, pourraient attribuer à la Chine une pondération proche de 5%, de loin la plus importante parmi les pays qui constituent actuellement le marché émergent.

Le graphique ci-dessous illustre la variation entre la performance des indices de référence populaires et leur performance simulée si la Chine avait été incluse aux pondérations anticipées.

Inclusion de la Chine dans les principaux indices de référence:
Comparaison entre les rendements des indices de référence réels et simulés

Les rendements simulés sont uniquement fournis à titre d’illustration et ne représentent pas la performance réelle. Les rendements simulés ne doivent pas servir de base d’achat ou de vente de titres.

Source: Bloomberg and Loomis, Sayles & Co., au 31.12.2017