Diversification avec les stratégies alternatives

Salima Barragan

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Depuis sa fondation en 1996, le Groupe SYZ investit dans les Hedge Funds afin d’apporter une réelle plus-value aux portefeuilles de ses clients.

Cédric Vuignier, responsable des investissements alternatifs, et Guido Bolliger, co-responsable de la recherche quantitative, SYZ Asset Management.

Depuis 2017, SYZ organise à l’attention des investisseurs le «SYZ Alternative Summit» afin d’échanger sur les problématiques actuelles. Eric Syz, CEO de SYZ Group, est convaincu que les fonds d’investissement alternatifs ont leur place dans l’allocation d’un portefeuille diversifié. Pour ce faire, SYZ Asset Management sélectionne soigneusement plus de 40 Hedge Funds afin d’offrir, sous l’ombrelle OYSTER Alternative, le meilleur des quatre stratégies Macro, Equity Hedge, Event Driven et Relative Value. Alors que la normalisation des politiques monétaires se poursuit progressivement, les investissements alternatifs devraient tirer leur épingle du jeu en apportant diversification, stabilité et réduction de la corrélation avec les marchés. 

Naviguer dans le nouveau régime de volatilité

Le retour de la volatilité a surpris plus d’un investisseur. Face à ce changement de régime, certaines stratégies ont contribué efficacement à la réduire. Depuis le début de l’année, les stratégies Relative Value se sont le mieux comportées dans ce nouvel environnement. «Nous avons eu des bonnes performances sur l’arbitrage obligataire pour très peu de volatilité» commente Cédric Vuignier, responsable des investissements alternatifs chez SYZ Asset Management. Les stratégies Equity Market Neutral, de véritables protections contre une chute des marchés, ont été très satisfaisantes pour une volatilité très basse. Après un mois difficile au mois de janvier dû à une anomalie de la volatilité implicite, une corrélation positive avec le marché, les stratégies d’arbitrage sur la volatilité ont également bien fonctionné en ce début d’année. «Le QE a impacté négativement toutes les catégories de Hedge Funds mais l’on va revenir aux fondamentaux, assister à une baisse des corrélations intra-stocks et à l’augmentation de la volatilité» explique Cédric Vuignier.

Les stratégies Macro discrétionnaires se sont bien comportées
mais sont vulnérables aux revirements politiques imprévisible de Trump.

Les retournements de marchés récents ont pesé sur les performances des stratégies Systematic Macro fortement exposées aux actions ainsi que sur les performances des stratégie CTA/ trend follower. En revanche, les stratégies Macro discrétionnaires se sont bien comportées mais sont vulnérables aux revirements politiques imprévisible de Trump. Les stratégies Equity Hedge sont globalement positives mais avec une grande dispersion selon le positionnement des fonds sur les régions et secteurs. En revanche, les fonds Events Driven ont été impactés par l’écartement des spreads imputé à une baisse de confiance dans les opérations de fusions et acquisitions en cours. Mais l’on peut voir dans ces niveaux un point d’entrée intéressant pour les stratégies Merger Arbitrage décorrélées des marchés. «Nous sommes dans un environnement qui s’améliore pour les Hedge Funds» souligne Cédric Vuignier. Selon lui, il s’agit d’identifier les stratégies qui conviennent le mieux à l’environnement actuel. Il met l’accent sur les stratégies «Fixed Income Arbitrage» et «Volatility Arbitrage» dont les profils risque/rendement sont adéquats. 62% du fonds Oyster Alternative Uncorrelated est investi dans des stratégies Relative Values qui ont contribué à sa bonne tenue. Pour 2018, il vise un objectif de rendement compris entre 5% et 7% sur un fonds diversifié de Fonds de Fonds (FoF). 

Capturer les primes de risque actions

Pourquoi les stratégies de primes de risque fonctionnent? s’interroge Guido Bolliger, co-responsable de la recherche quantitative chez SYZ Asset Management lors du Summit. Elles supposent que les investisseurs ne soient pas rationnels, ce qui n’est plus à démontrer. Est-ce que les investisseurs continueront à solliciter des assurances contre les incertitudes? Est-ce qu’ils persisteront à investir de façon non-rationnelle? Répondre à ces questions par l’affirmative justifie l’intérêt pour ces stratégies. Selon Guido Bolliger, les règles de construction de ces stratégies sont simples comme maintenir un portefeuille «low beta». Ces stratégies - qui ne sont pas nouvelles en finance - permettent de construire un portefeuille robuste peu sensible aux hausses de taux d’intérêt. «Ces stratégies ne sont pas affectées par les fluctuations de taux d’intérêt et dans un environnement de rendement bas, c’est une bonne alternative à l’allocation obligataire» explique Guido Bolliger. 

A cet effet, SYZ Asset Management a lancé en décembre dernier un fonds qui combine 6 stratégies de primes de risque actions. Capturer la prime valeur, par exemple, consiste à prendre des positions acheteuses sur des titres dont les ratios d’évaluation (p.ex. ratio prix/bénéfice par action) sont peu élevés et des positions vendeuses sur des titres dont les ratios sont élevés. Cette stratégie défensive est pertinente dans un environnement de marché à bout de souffle. «Avec une faible corrélation aux actions, ces stratégies surperforment quand les marchés corrigent, ce qui est aujourd’hui le cas» souligne Guido Bolliger. Ce fonds UCITS a une stratégie proche des Hedge Funds mais n’entend pas les remplacer et offre aux investisseurs une liquidité journalière. L’univers d’investissement global est composé de 600 titres. Le rendement attendu pour cette année est de 4 à 5% pour une volatilité maximale de 6%.