Trouver le bon compromis pour protéger les portefeuilles actions

Rudyard Ekindi, Lyxor Asset Management

2 minutes de lecture

Un manque de rigueur dans l’examen des stratégies de couverture peut être préjudiciable aux investisseurs.

Dans l’environnement actuel caractérisé par des taux d’intérêt bas et de faibles rendements, chaque point de performance compte. Tous les établissements d’épargne ont pour objectif de gérer du mieux possible leurs actifs et leurs passifs. Cependant, si vous cherchez à enregistrer la meilleure performance possible, pas question de laisser des miettes sur la table.

De nombreux investisseurs institutionnels ont recours à des stratégies «d’equity overlay» afin d’améliorer les performances de leurs actifs. Dans le même temps, ils cherchent généralement à couvrir partiellement le risque actions associé. Cette approche présente plusieurs dilemmes. Une politique de couverture trop prudente prive les investisseurs de la prime de risque. À l’inverse, une trop grande exposition au risque actions ou une politique de couverture inflexive peut conduire les investisseurs à réagir de manière excessive aux conditions de marché.

Les investisseurs qui souscrivent à une stratégie d’overlay passent en effet souvent à côté d’une partie des primes de risque disponibles. Plusieurs raisons à cela. Certains par exemple ne souhaitent pas couvrir le risque actions car le cycle de marché est trop avancé, ou car cette opération est selon eux trop onéreuse. Pour d’autres, le risque n’est absolument pas un problème: certains préfèrent éviter de se couvrir par crainte de manquer la prochaine phase de marché haussière. D’autres institutions partagent des préoccupations plus techniques (risque de base, efficacité du capital, impact réglementaire d’une stratégie d’overlay, etc.).

Le régime Solvabilité II de l’UE donne une unité de mesure commune
du capital-risque pour chaque classe d’actifs.

Chaque investisseur représente donc un cas particulier. Cela dit, au bout du compte, une conclusion générale s’impose: un manque de rigueur dans l’examen des stratégies de couverture peut leur être préjudiciable. C’est ici qu’une stratégie de couverture active peut réellement permettre d’améliorer les performances et de gérer les risques. A contrario, une stratégie de couverture passive consiste à réduire en permanence le risque actions de la même manière, par exemple, en maintenant systématiquement le même ratio de couverture et en achetant ou en renouvelant constamment les mêmes produits dérivés. Une stratégie de couverture active, elle fait, recourt à un modèle quantitatif systématique afin d’ajuster le ratio de couverture et de déterminer le meilleur niveau de protection à tout moment.

En ce qui concerne la prime de risque associé à une stratégie de couverture active, le régime Solvabilité II de l’Union européenne applicable au monde de l’assurance donne une unité de mesure commune du capital-risque pour chaque classe d’actifs. Il permet d’évaluer le rapport de risque/rendement de la couverture pour une plus large gamme d’investisseurs, à l’instar des fonds de pension, même si leurs coûts du capital ne sont pas standardisés.

Finalement, dernier point qui a toute son importance, une stratégie de couverture active permet également de réduire l’impact global sur le bilan d’une compagnie d’assurance ou du fonds de pension. Bien que les stratégies (classiques) de couverture active comme passive se soient accompagnées d’une hausse des coûts bilanciels au cours de la crise financière, les stratégies de couverture active ont donné lieu à un capital de solvabilité requis nettement moins volatil sur l’ensemble de la période. Par ailleurs, le risque bilanciel excédentaire issu de la couverture passive crée d’autres risques. Les investisseurs peuvent notamment se sentir forcés d’initier ou de clôturer des positions de couverture dans des conditions de marché défavorables.