Revue macroéconomique des marchés par Eurizon

Eurizon

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Les actions ont entamé 2020 en forte hausse, mais celle-ci a été interrompue par les craintes entourant l'épidémie de coronavirus en Chine.

Les taux des titres souverains américains et allemands sont restés stables en début de période, avant de se contracter aux alentours de leurs plus bas niveaux de l’année dernière. Les marchés à spread ont affiché des performances absolues positives. L'écart de rendement entre les titres souverains italiens et allemands s’est resserré à la suite des résultats des élections régionales en Italie. Le dollar américain s’est maintenu à ses niveaux de fin 2018 contre l’ensemble des autres devises.

Dans le contexte des politiques monétaires très expansionnistes décidées par les banques centrales au second semestre de l’année dernière, le relâchement des tensions entre les États-Unis et la Chine a soutenu les anticipations de poursuite du cycle économique mondial. L'épidémie de coronavirus ne semble pas en mesure d’entraver la reprise de l'économie mondiale, mais elle peut représenter un facteur d’incertitude passager susceptible de ralentir la tendance à court terme des marchés actions, dont les niveaux sont relativement «tendus».

Les actions mondiales ont entamé 2020 en forte hausse, poursuivant l’accélération du rebond initié en octobre dernier. Les marchés américains ont atteint de nouveaux sommets, tandis que les bourses européennes et des pays émergents ont continué à se redresser vers leurs plus hauts historiques, qui remontent respectivement à 2007 et 2018. L’incertitude engendrée par le coronavirus a ensuite interrompu cette tendance haussière, créant un environnement propice à des prises de bénéfices.

Les taux des titres souverains américains et allemands ont reculé. Le taux à 10 ans des bons du Trésor américain s’est rapproché d’un plus bas absolu (1,50%) et celui des Bunds est descendu en-deçà du niveau de -0,3% autour duquel il fluctuait depuis novembre 2019. Les marchés à spread ont affiché une performance absolue positive grâce à la baisse des taux et à la relative stabilité des écarts de rendement. Le spread entre les taux souverains italiens et allemands s’est contracté à 135 pb à la suite du résultat des élections régionales en Italie.

Le dollar américain s’est maintenu à ses niveaux de fin 2018 contre l’ensemble des autres devises. Le rebond des marchés actions en début d’année a été soutenu par la conclusion de la première phase des négociations entre les États-Unis et la Chine, formalisée par un accord écrit le 15 janvier 2020. Le thème des relations sino-américaines reviendra très probablement dans la ligne de mire des investisseurs à l’occasion d'une deuxième phase de négociations qui, à en croire Donald Trump, pourrait démarrer prochainement. L’issue positive de cette première phase confirme néanmoins que Washington et Pékin ont à coeur d'éviter des mesures préjudiciables aux deux parties.

Dans le contexte des politiques monétaires très expansionnistes décidées par les banques centrales au second semestre de l’année dernière, le relâchement des tensions entre les États-Unis et la Chine a soutenu les anticipations de poursuite du cycle économique mondial. Plus précisément, dans le cycle économique actuel, les réactions des banques centrales face à chaque nouveau signe de ralentissement ont compressé les taux d'intérêt core (États-Unis et Allemagne) à des niveaux toujours plus faibles, poussant les investisseurs en quête de rendements vers des actifs de plus en plus risqués. Depuis quelques années, ce phénomène a eu pour effet de fortement réduire, voire de supprimer, tout d’abord la prime de risque d'échéance des titres souverains, puis les spreads des émetteurs de moindre qualité, avant d’attirer plus récemment l’attention des investisseurs sur la prime de risque des actions. Selon toute vraisemblance, c’est ce qui explique le rebond des marchés actions au cours des derniers mois: celui-ci a eu lieu non pas sous l’effet de la croissance des bénéfices mais uniquement grâce à la progression des multiples de valorisation.

D’autre part, la quête de rendement parmi les actions risque de se poursuivre si, comme cela est probable, les taux d’intérêt moyens se maintiennent à des niveaux bas n’offrant pas d’alternative valide aux investisseurs, et si, conformément aux prévisions, les statistiques économiques dépeignent une amélioration à même de soutenir les anticipations de réaccélération de la croissance et des bénéfices des entreprises. L'évolution des statistiques macroéconomiques, et plus particulièrement celles de l’activité industrielle et du commerce international, seront les plus importants éléments à surveiller par les investisseurs au cours des prochains mois.

Dans un scénario favorable à moyen terme, le principal point faible semble être lié à l'évolution à court terme des marchés actions, dont les niveaux sont plutôt tendus. Au regard de plusieurs indicateurs techniques, l’appréciation des actions pendant ces derniers mois a été particulièrement rapide, ce qui, historiquement, a tendance à renforcer le risque de correction passagère. À cet égard, l'épidémie de coronavirus en Chine fait partie des éléments à surveiller. Par le passé, les événements de cette nature ont causé des périodes d’incertitude temporaire sur les marchés, sans toutefois bouleverser définitivement leur tendance de fond. L’impact du coronavirus pourrait être semblable. Les craintes de propagation de l'épidémie dans le monde, mais aussi uniquement sur le territoire chinois, ont certainement le potentiel de nuire à la croissance économique. En règle générale, cependant, ce type de phénomène est temporaire et donc considéré comme tel par les investisseurs.

Points à surveiller pour le scénario

Dans un scénario favorable à moyen terme, le principal point faible semble être lié à l'évolution à court terme des marchés actions, dont les niveaux sont plutôt tendus. Au regard de plusieurs indicateurs  techniques, l’appréciation des pendant ces derniers mois a été particulièrement rapide, ce qui, historiquement, a tendance à renforcer le risque de correction passagère. À cet égard, pari les éléments à surveiller, l'épidémie de coronavirus en Chine ne semble pas avoir le potentiel d'interrompre la reprise mondiale, mais elle peut représenter un facteur d’incertitude passager.

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