Réunion de la BCE et PIB US - Macro Pulse d’Indosuez WM

Marie Owens Thomsen, Indosuez Wealth Management

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Une action concrète de la BCE semble improbable jeudi, mais une intervention verbale devrait laisser entrevoir de nouvelles mesures de relance.

Cette semaine, l’un des événements les plus importants est la réunion de la BCE sur la politique monétaire. Le consensus de Bloomberg ne prévoit aucune réduction de taux lors de cette réunion. La BCE maintient un corridor pour ses taux d’intérêt: le taux maximum est la facilité de prêt marginal à 0,25%, le bas de la fourchette est la facilité de dépôt à -0,4% et, au milieu, les opérations de refinancement principales à 0,0%. Une réduction de 7,5 points de base du taux des opérations de refinancement principales serait donc neutre en ce sens que cela placerait ce taux au centre du corridor. Des réductions dans les taux définissant le corridor auraient plus d’importance. Encore une fois, une action concrète semble improbable jeudi, mais une intervention verbale devrait laisser entrevoir de nouvelles mesures de relance, et les achats d'actifs pourraient reprendre en septembre. 

Une incertitude prolongée sur le Brexit
serait probablement le résultat potentiel le plus positif.

La banque centrale turque se réunit également jeudi et, après la destitution du précédent gouverneur, les attentes sont élevées en ce qui concerne une réduction de 300 points de base cette semaine, passant de 24% à 21%. La réaction du marché des changes à une telle évolution sera cruciale et le risque de dépréciation supplémentaire de la lire est important. La banque centrale russe pourrait également offrir une réduction, vendredi, de 25 points de base, à 7,25%.

Au Royaume-Uni, le successeur de Theresa May doit être révélé ce matin. Boris Johnson est le grand favori. Theresa May remettra sa démission à la reine mercredi, et jeudi, débutent les vacances d’été du parlement britannique jusqu'au 3 septembre. Quelque temps après cette date, un vote de censure pourrait bien se concrétiser et étant donné que le parti conservateur ne dispose pas de la majorité, il n’est absolument pas certain que le nouveau Premier ministre survive à un tel vote. Une moyenne de récents sondages électoraux (electionpolling.co.uk) montre que le parti travailliste est à 25,4%, les conservateurs à 24,6%, le parti du Brexit à 19,3% et les libéraux démocrates à 17,8%. Les libéraux démocrates annonceront leur nouveau chef aujourd'hui, vers 17 heures, heure de Paris, et Mme Jo Swinson est la favorite pour remplacer Sir Vince Cable. Certains sondages voient le soutien aux LibDem augmenter dans les années 2020 sous la responsabilité de Mme Swinson. Par conséquent, le résultat de toute élection prévue est incertain. De plus, tant le parti travailliste que les libéraux soutiennent un deuxième référendum concernant la sortie de l’UE. Mme Ursula von der Leyen, nouvelle présidente de la Commission européenne, a déjà laissé entendre que l'UE était disposée à prolonger le délai imparti au Royaume-Uni pour quitter l’Union, au-delà de la date du 31 octobre 2019. Une incertitude prolongée serait probablement le résultat potentiel le plus positif, certainement dans la mesure où cela permettrait au Royaume-Uni d'éviter de partir sans un cadre en place. 

La consommation personnelle
devrait fortement rebondir aux Etats-Unis.

En ce qui concerne le PIB américain au deuxième trimestre 2019, le consensus de Bloomberg a progressé à 1,8% en rythme annualisé (T/T x 4), ce qui équivaut à 2,6% en glissement annuel. La consommation personnelle devrait fortement rebondir à 4,0% en rythme annualisé, après 0,9% au premier trimestre. L’inflation de base (PCE) augmenterait de 2,0% au deuxième trimestre, contre 1,2% au premier trimestre. Il convient de noter deux autres composantes: l’investissement des entreprises et les inventaires. Le premier a progressé de 3,0% au premier trimestre, ce qui n’est pas mauvais en termes absolus, mais bien inférieur au niveau de 8,0% atteint au premier trimestre 2018. Enfin, les inventaires ont contribué de manière significative au PIB au cours des derniers trimestres, avec un total de près de 3 points de pourcentage depuis le T3 2018. Ceci doit être corrigé à un moment donné et pourrait donc potentiellement engendrer une surprise à la baisse du chiffre de croissance. 

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