Prudence envers les valeurs technologiques

Yves Hulmann

1 minute de lecture

Ian Heslop de Merian Global Investors mise sur le secteur de la santé. Et un resserrement pas trop agressif des politiques monétaires.

Merian Global Investors est un gérant d’actifs qui se réfère volontiers à des origines lointaines pour montrer l’orientation à long terme de ses investissements. Le nom de la société fait référence à Maria Sibylla Merian, une entomologiste allemande née au XVIIe siècle dont le portrait figurait aussi sur les billets de 500 Deutsche Mark avant l’adoption de l’euro. Au sujet des perspectives pour 2019, Ian Heslop, Head of Global Equities chez Merian Global Investors, rappelle que la longue période de performance positive des marchés actions est en grande partie imputable à l’action des banques centrales. Celles-ci ont été le principal fournisseur de liquidités pour les marchés.

Une dispersion plus grande

«S’il y a moins de liquidités à disposition sur les marchés, il y aura aussi moins de soutien aux actions de manière générale. Il y aura également davantage d’opportunités pour la gestion active. Ces dernières années, l’écart de performance entre les bonnes et mauvaises sociétés n’a pas été très marqué. A l’avenir, il faut s’attendre à une plus grande dispersion entre titres», anticipe le gérant. 

«Beaucoup d’argent a été placé dans les stratégies smart beta».

Quelles catégories d’actifs risquent-elles d’être les plus pénalisées par une réduction des liquidités? Pour répondre à cette question, Ian Heslop conseiller de regarder là où une grande partie des liquidités s’est dirigée ces dernières années. «Beaucoup de liquidités se sont orientées vers les grandes capitalisations, notamment par le biais des ETF, davantage que vers les petites et moyennes capitalisations», observe-t-il. De même, beaucoup d’argent a été placé dans les stratégies de type «smart beta».

Action modérée des banques centrales

Que faut-il attendre au juste des banques centrales l’an prochain? Ian Heslop anticipe une action très modérée de la part des banques centrales: «Aucune banque centrale n’a envie de mettre l’économie dans une situation de stress». Il cite aussi le recul récent des prix du pétrole comme un facteur qui limitera les pressions inflationnistes, réduisant ainsi également la pression à agir. 

«La Fed n’augmentera pas ses taux au-delà de la fourchette de 3 à 3,5%.»

Si la Réserve fédérale, en particulier, va poursuivre son cycle de resserrement de la politique monétaire, il estime que la Fed n’augmentera pas ses taux au-delà de la fourchette de 3 à 3,5%. «Il y a encore un potentiel pour d’autres hausses de taux en 2019 mais il ne faut pas s’attendre à une action trop agressive de la part de la Fed», relativise-t-il.

Préférence pour les titres défensifs

D’un point de vue sectoriel, Ian Heslop se montre particulièrement prudent envers les valeurs technologiques. «La volatilité augmente, il y a aura donc aussi davantage de risques pour les investisseurs. Après avoir longtemps surpondéré les actions liées à la tech, nous sous-pondérons désormais cette catégorie de titres. Les risques sont élevés pour les valeurs technologiques», juge-t-il. 

A l’inverse, Ian Heslop voit davantage d’opportunités dans les sociétés actives dans la santé: «Il y a encore des titres intéressants dans ce secteur même si nous sommes devenus plus sélectifs également pour ce domaine». «De manière générale, nous privilégions davantage les actions défensives qu’auparavant», résume le gérant.

A lire aussi...