Perte de pouvoir d’achat supportable – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

1 minute de lecture

Grâce à une pression plus gérable sur les prix, la rationalisation de la politique monétaire moins extensive de la BNS ne devrait pas avoir le même effet de freinage que dans d’autres espaces monétaires.

Alors qu’aux Etats-Unis se dessinent les signes d’un ralentissement plus prononcé de la conjoncture, la zone euro présente désormais des perspectives un peu moins sombres. L’économie suisse a pu maintenir son rythme de reprise modéré au troisième trimestre. Et l’horizon pour 2023 paraît relativement stable en raison de la moindre dépendance énergétique et des pertes de pouvoir d’achat plus limitées. A cet égard, en raison d’une pression plus gérable sur les prix, la rationalisation de la politique monétaire moins extensive de la BNS ne devrait pas avoir le même effet de freinage que dans d’autres espaces monétaires.

Les consommateurs suisses n’ont jamais été aussi pessimistes. C’est du moins ce qui ressort de l’enquête trimestrielle du Seco. En effet, l’enquête de rue interrogeant les personnes pour savoir si elles se sentaient contraintes de restreindre leurs dépenses a révélé que pour la plupart d’entre elles ce n’était pas vraiment le cas. D’ailleurs, les chiffres les plus récents de la consommation le confirment. En particulier les prestations de services à la personne continuent d’être largement orientées à la hausse en cette fin d’année. Malgré la hausse de l’inflation, la plupart des ménages ne voit pas la nécessité de se serrer la ceinture. Leurs budgets sont plus importants qu’avant la pandémie en raison de la renonciation à consommer imposée par les restrictions liées au Covid. L’emploi est de nouveau nettement au-dessus du niveau d’avant la crise, ce qui entraîne une masse salariale plus élevée. Et enfin, en raison du taux d’inflation relativement modéré de récemment 3,0%, les baisses de salaire réel sont faibles en Suisse. L’année prochaine aussi, les hausses de salaires prévues d’en moyenne 2,5% devraient maintenir les pertes de pouvoir d’achat dans des limites assez étroites, notamment car en cas de corrections multiples, les catégories salariales plus basses en profiteront davantage. Le tableau est bien différent dans de nombreux autres pays européens, où une inflation beaucoup plus élevée entraîne des pertes de pouvoir d’achat plus douloureuses malgré des hausses de salaires pourtant nettement plus prononcées. Certes, les gouvernements tentent de soulager les consommateurs avec des aides au paiement de la facture énergétique ; mais les mesures ne peuvent de loin pas compenser les énormes hausses de prix de l’énergie domestique et d’autres catégories de biens de consommation et de services.

A lire aussi...