Perspectives hebdomadaires de Raiffeisen

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Les marchés doivent surmonter nouvelle escalade dans le conflit commercial.

Les marchés financiers sont aux prises avec une nouvelle escalade du conflit commercial. Alors que les marchés des actions ont absorbé, sans réel problème, les tarifs douaniers élevés depuis vendredi dernier entre la Chine et les USA, les plans de l'oncle Sam en milieu de semaine d'imposer d'autres produits chinois d'une valeur de 200 milliards de dollars ont momentanément encore impacté les cours des actions. Toujours est-il que la semaine de négoce s'annonce globalement positive tant pour les indices américains qu'européens.

Dans le même temps, les titres européens du moins font état d'un apaisement lié aux éventuels troubles à propos du Brexit. Certes, Theresa May risque encore un vote de défiance: le chef des partisans d'un Brexit dur au sein des conservateurs avait annoncé n'accepter aucun accord sur une sortie douce. Les intentions de Boris Johnson ne sont pas claires non plus. En effet, sa lettre de démission ressemble à un défi lancé à Theresa May. Néanmoins, la probabilité d'une confrontation dure entre Londres et Bruxelles devrait avoir diminué.

Les chiffres devraient confirmer
les attentes optimistes des analystes confiants.

Parallèlement à ces événements politiques, les données économiques réelles reviennent sur scène avec le début de la saison de publication des résultats pour le T2: comme d'habitude, les USA en premier, cet après-midi, avec les chiffres des sociétés JPMorgan, Wells Fargo et Citigroup. Ces dernières devraient profiter, comme d'ailleurs globalement aussi les banques américaines, d'un certain nombre de facteurs politico-légaux (réforme fiscale, régulation assouplie), de l'anticipation d'une nouvelle hausse des taux ainsi que de l'économie américaine toujours bien portante.

En conséquence de quoi, les chiffres devraient confirmer les attentes optimistes des analystes confiants ainsi que la tendance continue à la hausse des profits dans le secteur bancaire américain. L'orientation de la semaine prochaine devrait ainsi être positive, avec les rapports des grandes entreprises telles que General Electric, eBay et Philip Morris dans les secteurs de l'industrie et des biens de consommation. Nous nous attendons à ce que sur l'ensemble du marché, l'évolution des bénéfices ne parvienne toutefois pas à suivre celle des banques. Au cours des prochains mois, les effets (menaçants) du conflit commercial pourraient compromettre la dynamique positive durable.

La croissance des bénéfices en Suisse devrait être inférieure
à celle des entreprises américaines, soutenues par la réforme fiscale.

En Suisse, la saison de publication des résultats reprend mercredi avec les chiffres de Georg Fischer, Novartis et SGS. La croissance des bénéfices en Suisse devrait être inférieure à celle des entreprises américaines, soutenues par la réforme fiscale. Vu la vigueur durable de l'économie mondiale, la détente de l'EUR/CHF et la solidité des fondamentaux de l'économie suisse, les résultats du T2 devraient toutefois être globalement caractérisés par un contexte favorable (voir graphique).

Autrement, le calendrier des données sera mince la semaine prochaine. Les chiffres du T2 de l'économie chinoise attirent l'attention. Par rapport au T1, qui a toujours été un peu plus faible dernièrement, la croissance du PIB sera certes légèrement supérieure à notre avis, mais par rapport à l'an dernier, elle devrait enregistrer un ralentissement contrôlé continu.

Graphique de la semaine

L'économie suisse devrait soutenir les bénéfices des entreprises

Sources: Bloomberg, Investment Office du Groupe Raiffeisen
Gros plan: la Chine à la pointe de la tendance à l'e-mobilité

En début d'année, nous avons lancé l'e-mobilité comme l'un des cinq principaux thèmes de placement pour cette année. Après six mois, nous sommes encore de l'avis que ce sujet présente toujours un attrait pour les investisseurs. En effet, la tendance dans l'industrie automobile de s'éloigner du moteur à combustion traditionnel se poursuit pour s'orienter vers le moteur électrique ou partiellement électrique (hybride). Ce développement prend de plus en plus d'ampleur. En effet, le nombre de nouvelles immatriculations de véhicules électriques dans le monde a dépassé, pour la première fois, le seuil psychologique significatif du million avec près de 1,2 million de véhicules l'an dernier.

Cette tendance à l'e-mobilité est menée par la Chine dont l'avance est claire. Selon le récent Electric Vehicle Index de McKinsey, environ la moitié des voitures électriques vendues dans le monde en 2017 a été enregistrée en Chine, ce qui représente plus de 600'000 véhicules et une hausse d'env. 72% par rapport à 2016. Le développement de la mobilité électrique est bien plus lent en Europe: avec un peu plus de 300'000 véhicules électriques nouveaux immatriculés (+39% par rapport à 2016), l'Europe est déjà loin derrière la Chine, mais devance encore les USA qui ont vendu env. 200'000 véhicules électriques en 2016, une hausse de 27% par rapport à 2015.

Les constructeurs chinois de véhicules électriques ont de l'avance

Nombre de véhicules vendus dans le monde, en milliers

Sources: McKinsey, Investment Office du Groupe Raiffeisen

C'est surtout en Europe que l'image concernant l'e-mobilité reste hétéroclite. En Allemagne, le taux de croissance des voitures électriques vendues a même dépassé celui de la Chine – par rapport à 2016, les chiffres des ventes ont doublé avec environ 58'000 véhicules. Néanmoins, les constructeurs automobiles allemands restent actuellement en retard par rapport à leurs concurrents chinois, ce qui se reflète dans les chiffres de vente des deux plus importants constructeurs de véhicules électriques de chaque pays respectif.

Mais il n'y a pas que dans la vente de voitures électriques que  l'Empire du milieu a de l'avance: dans la production aussi. Selon McKinsey, les Chinois détiennent actuellement 41% des parts du marché mondial dans la fabrication de véhicules électriques, suivis par le Japon et l'Allemagne avec 19% et 18% respectivement.

La Chine est ainsi le moteur de la mobilité électrique tant en termes de ventes que de production, et devrait rester en tête de ce développement – le nombre de véhicules électriques vendus est susceptible d'augmenter à nouveau de manière notable cette année encore (voir graphique).

L'e-mobilité avec tendance à la hausse toujours forte

Nombre de véhicules vendus*, en milliers

Sources: Bloomberg, Investment Office du Groupe Raiffeisen

Ces chiffres confirment notre idée lancée en début d'année, selon laquelle l'e-mobilité est un thème de placement offrant un potentiel de rendement intéressant pour les investisseurs à long terme et donc un complément toujours intéressant pour un portefeuille équilibré.

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