Perspectives hebdomadaires de Raiffeisen

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Les marchés des actions paieront le prix fort, en l'absence d'une détente durable, voire en cas d'accélération du rythme de nouveaux tarifs douaniers US.

Angela Merkel joue le tout pour le tout lors de l'actuel sommet de l'UE à Bruxelles. La chancelière allemande se trouve sous une telle pression politique intérieure qu'elle souhaite impérativement revenir à Berlin avec des résultats concrets sur la question des réfugiés, que la CSU espère vendre à ses électeurs comme un succès. Dans le cas contraire, ce serait la fin pour la grande coalition gouvernementale et pour la chancellerie de Merkel.

Les concessions de Merkel en amont du sommet devraient donc être interprétées sous cet angle également. Même si les participants ne devaient pas approuver le budget visé de la zone euro dans le sens du président français Macron – soit plusieurs centaines de milliards d'euros – la chancelière allemande, attaquée politiquement de toute part, pourrait pourtant céder, du moins partiellement, à l'idée d'une forme de budget conjoint d'investissement et se montrer prête à faire des compromis sur les projets du Fonds monétaire européen et l'Union bancaire.

L'emploi devrait faire renaître l'espoir
en ce qui concerne la conjoncture européenne.

Il y a donc de fortes chances que les participants au sommet trouveront un consensus minimum dans leurs efforts de réformer la zone euro, ce qui devrait permettre d'atténuer les toutes récentes craintes d'une rupture au sein de l'union monétaire et ainsi réduire la pression baissière sur l'euro.

Or, les perturbations sur les marchés financiers devraient se poursuivre, y compris après le sommet de l'UE, notamment en raison des litiges commerciaux latents, qui ne cessent de causer des désagréments. Les marchés des actions paieront le prix fort, en l'absence d'une détente durable sur ce front, voire en cas d'accélération du rythme de nouveaux tarifs douaniers US et des contre-mesures correspondantes. Par ailleurs, les indicateurs économiques de la zone euro ont été plutôt mitigés, laissant planer le doute sur la force de la croissance au sein de l'union monétaire. Or, l'emploi, dont les chiffres seront publiés la semaine prochaine, devrait faire renaître l'espoir en ce qui concerne la conjoncture européenne. Le taux de chômage devrait à nouveau atteindre son plus bas niveau historique. Les USA affichent des chiffres encore plus réjouissants: le marché de l'emploi est au meilleur de sa forme depuis 2000 (cf. graphique), à l'instar des chiffres de juin qui seront publiés la semaine prochaine. Le chômage US est conjugué à une économie toujours robuste. L'indice des directeurs d'achat ISM devrait clairement persévérer dans la zone d'expansion. L'enquête auprès des directeurs d'achat en Suisse devrait, elle, être encore meilleure, l'indice correspondant confirmer, la semaine prochaine, les bonnes perspectives de croissance.

Graphique de la semaine

Chômage de l'UEM et des USA à un niveau historique

Sources: Bloomberg, Investment Office Groupe Raiffeisen
Gros plan: l'investisseur également intéressé à la durabilité 

Le bio et la durabilité sont toujours très en vogue. Les Suisses accordent une plus grande attention à l'origine de leur nourriture et si elle est produite dans le respect de l'environnement. Ils consomment également davantage d'aliments biologiques que la moyenne mondiale, avec 300 francs par habitant et par an.

La tendance à long terme vers plus d'aliments biologiques devrait donc se poursuivre, voire même s'intensifier, dans un avenir proche. Pas étonnant alors qu'un nombre croissant d'entreprises découvrent l'agriculture et l'alimentation durables comme un modèle d'affaires à exploiter.

Nutrition durable – croissance durable

L'agriculture est actuellement confrontée à un double défi à l'échelle mondiale: La population mondiale devrait augmenter d'un milliard d'habitants au cours des 12 prochaines années et ainsi atteindre 8,5 milliards, soit une fois et demie le nombre d'habitants partout en Europe. En même temps, l'environnement a subi de sérieux dommages en raison de l'agriculture intensive d'aujourd'hui: compactage du sol, pollution de l'eau par la surfertilisation, perte de la biodiversité et émission importantede gaz à effet de serre qui impactent le climat.

Selon des études de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le passage à l'agriculture biologique, avec son approche plus respectueuse de l'environnement et des ressources, pourra à l'avenir jouer un rôle important dans un système alimentaire durable.

Le bio gagne du terrain

Ventes mondiales de produits alimentaires bio et terres cultivées biologiquement

Sources: Ecovia Intelligence, Investment Office Groupe Raiffeisen

Cette évolution répond d'ores et déjà au souhait de nombreux consommateurs d'acheter produits alimentaires de haute qualité, non pollués et régionaux. La tendance à une hausse de la demande de produits alimentaires labellisés bio (cf. graphique) ne semble de loin pas s'arrêter, mais devrait, au contraire, se poursuivre dans les années à venir et avantager toutes les entreprises sur l'ensemble de la chaîne de création de valeur qui ont misé dès aujourd'hui sur cette évolution.

Diminution de l'empreinte écologique

Inrate, l'agence de notation ESG suisse indépendante, scrute les entreprises particulièrement responsables dans ce domaine, qui s'efforcent de diminuer leur empreinte écologique et de contribuer significativement à la nutrition durable. Elles s'impliquent donc par exemple pour:

  • une chaîne d'approvisionnement durable, du producteur au client;
  • la promotion du commerce équitable;
  • la réduction des émissions de gaz à effet de serre;
  • la réduction du gaspillage alimentaire.

Toute entreprise qualifiée de durable dans une telle évaluation peut donc être également intéressante pour l'investisseur. En effet, nous sommes persuadés que cette «tendance bio» est, pour ainsi dire, elle-même durable en raison de la demande croissante dans ces genres de produits. L'investisseur intéressé par le thème de la durabilité devrait donc songer à légèrement diversifier son portefeuille global en actions.

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