Personne ne sait

Igor de Maack, DNCA

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Le début de l’année 2020 aura déjà signé le retour de la volatilité et le reste de l’année devrait continuer à l’être.

©Keystone

Il est impossible aujourd’hui de ne pas évoquer le COVID-19 dans nos commentaires puisqu’il est responsable d’une des chutes les plus brutales de l’économie mondiale et particulièrement de l’économie chinoise depuis la crise de Lehman Brothers en 2008-2009. 

Il est aussi la source de la dégringolade boursière à laquelle on assiste depuis presque deux semaines. Certaines données (centrales électriques à charbon ou informations en provenance de sociétés comme Bureau Veritas, confirment que les usines chinoises semblent repartir. Néanmoins, la contamination des autres continents et pays et les mesures de confinement qui suivront (stade 3 de l’épidémie) vont prolonger l’effet sur l’activité économique de ces zones.

Le coronavirus est unique dans l’histoire des pandémies (car pour le SRAS, l’impact s’était limité à l’Asie). Il représente tout ce que les marchés n’aiment pas dans l’éclosion d’un risque: imprévu, global, non quantifiable tant dans son ampleur que dans sa durée. Et il touche à la vie humaine ce qui rend l’impératif de responsabilité sociale encore plus prégnant pour les gouvernements et pour les entreprises. 

La Fed a pourtant essayé de ramener le calme,
mais cela ne suffit pas pour l’instant.

Le coronavirus est un pathogène respiratoire capable de transmission communautaire, c’est-à-dire une multiplication des foyers du virus sans lien épidémiologique clair avec le berceau de la maladie, en l'occurrence dans la province du Hubei. Tant que la propagation mondiale ne cesse pas (les Etats-Unis constituent un point névralgique car le système de santé y est déliquescent pour les moins aisés) et tant que la courbe de l’activité économique ne passe pas du bon côté du V (dans le cas d’un scénario de reprise forte), les marchés financiers continueront d’être perturbés. La Fed a pourtant essayé de ramener le calme en annonçant une baisse surprise de ses taux d’intérêt de 50 points de base mais cela ne suffit pas pour l’instant. Même l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avoue humblement être « en terre inconnue ». 

Certains investisseurs peuvent être tentés de racheter des actifs risqués (notamment des actions) en espérant que, le virus étant contenu, l’activité se reprenne. Mais si le calendrier hypothétique de la disparition du virus (vers l’été en raison de l’impact nocif des températures plus élevées sur le virus) doit laisser entrevoir de meilleurs jours boursiers, il faudra au sortir de l’été se projeter dans l’élection présidentielle américaine. Le retour en force de Joe Biden, accompagné du désistement et ralliement de la plupart des prétendants centristes (Bloomberg, Buttigieg, Kobluchar), laisse espérer un duel assez équilibré tant dans la primaire démocrate que dans le face à face avec Donald qui pourrait perdre quelques plumes dans la gestion de la crise sanitaire qui s’annonce aussi sur ses terres.

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