Monthly Review d’Ellipsis AM

Nicolas Blanc, Ellipsis AM

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La pandémie de COVID-19 a infligé à l’économie et aux marchés mondiaux un choc d’une soudaineté et d’une ampleur sans précédent.

L’estimation du ralentissement en cours est très délicate. Il semble en première approche que le PIB mondial perde environ 5% (non annualisé) au premier semestre 2020, ce qui est plus qu’au plus fort de la grande crise. Si l’on suppose que le gros des mesures sanitaires seront levées au second semestre, on pourrait assister alors à un rebond significatif de l’activité, pour autant que les pertes de revenu des ménages et de capital productif (défauts et licenciements) soient limitées, que les chaines de valeurs internationales soient remises en état, et que les circuits de financement de l’économie restent opérationnels. Ces défis immenses liés à la sortie de crise ont conduit la quasi-totalité des pouvoirs publics mondiaux à mettre en place des mesures de soutien d’une ampleur inédite, au stade actuel essentiellement sous l’angle de la liquidité, de la gestion du chômage et de la limitation des défauts.

Tant aux US qu’en Europe, des mesures budgétaires exceptionnelles ont été annoncées, visant à soutenir les ménages et les entreprises, petites et grandes. Avec 10% du PIB, les US fournissent l’effort le plus important, la moyenne mondiale se situant autour de 8% (si l’on agrège déficit budgétaire et garanties accordées). La réponse européenne est aujourd’hui décevante, sauf peut-être en Allemagne, en raison de la capacité budgétaire limitée et de l’absence, jusqu’à présent, d’un mécanisme de mutualisation ambitieux.

La Fed a baissé ses taux des 150bp en deux fois sur le mois. Compte tenu de sa réticence à passer à des taux monétaires négatifs, c’est  le maximum qu’elle pouvait fournir via ce canal. Un programme massif de rachat d’actifs a également été mis en place, rendu illimité pour le secteur public et ouvert à hauteur de 300Mds au secteur privé, primaire et secondaire.

En parallèle, la BCE a annoncé une reprise massive de ses achats d’actifs publics et privés. Ce sont plus de 1100 milliards qui seront injectés d’ici la fin de l’année.

Malgré ces mesures, le degré d’incertitude reste extrême. L’ampleur des dégâts économiques ne sera vraiment mesurable qu’au redémarrage de l’activité. Le prolongement, ou non, des mesures de confinement aura des effets économiques importants. A plus long-terme, on pourrait observer des modifications de comportement des agents (épargne, consommation, dépenses publiques, attitudes face à la mondialisation) qui pourraient peser sur la croissance de manière permanente.

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