MiFID II, un an après

Communiqué, CFA Institute

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«Les gérants d’actifs ont absorbé les coûts de la recherche, ce qui a modifié les conditions d’activité des prestataires», a constaté Rhodri Preece.

CFA Institute, l'association mondiale des professionnels de l’investissement, publie les résultats d’une nouvelle étude réalisée auprès d’environ 500 de ses membres (gérants de portefeuille et analystes financiers principalement) en Europe. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact de la directive MiFID II sur le coût, la qualité et la couverture de la recherche financière. En Suisse, ou la directive européenne ne prends pas d’effet directe, les résultats sont plus positifs.

Depuis son entrée en vigueur, la directive MiFID II (Markets in Financial Instruments Directive) entraîne des bouleversements pour les prestataires du secteur de la recherche financière. En effet, les gérants de fonds cherchent à rééquilibrer leurs besoins en matière de recherche dans le cadre de ce régime. Cette nouvelle étude réalisée par CFA Institute révèle pour la première fois comment la directive MiFID II est perçue par les professionnels de l’investissement en Europe, qu’ils soient acteurs du côté acheteur (buy-side) ou côté vendeur (sell-side). Les personnes interrogées sont principalement des gérants de portefeuille, des analystes et des cadres dirigeants.

La directive est plus contraignante pour les prestataires
indépendants et les acteurs du sell-side.

«La directive MiFID II a apporté de la transparence et de la concurrence dans le secteur de la recherche financière. En revanche, les gérants d’actifs ont absorbé les coûts de la recherche, ce qui a considérablement réduit les budgets de recherche et modifié les conditions d’activité des prestataires du secteur de la recherche financière», a déclaré Rhodri Preece, CFA, directeur du département Industry Research, CFA Institute. «La directive est plus contraignante pour les prestataires indépendants et les acteurs du sell-side, ce qui se traduit par une diminution de la recherche, en particulier pour les actions de petites et moyennes capitalisations, et du nombre d’analystes côté sell-side».

Principaux constats:

  • Les prestataires indépendants n’ont pas tiré profit de MiFID II, car l’intensification de la concurrence exerce une pression sur les prestataires et réduit le nombre d’analystes côté sell-side: 57% des personnes interrogées côté buy-side déclarent avoir acheté moins de recherches auprès de banques d’investissement qu’avant l’entrée en vigueur de la directive MiFID II.
  • Les budgets de recherche ont été réduits, les plus grandes entreprises ayant procédé aux coupes budgétaires les plus importantes. La baisse moyenne des budgets de recherche est de 6,3%. Cependant cette baisse est plus importante au sein d’entreprises de taille supérieure: dans les entreprises gérant plus de 250 milliards d’euros d’actifs, la baisse moyenne des budgets est de 11% tandis que pour les entreprises gérant moins d’1 milliard d’euros d’actifs, l’impact sur le budget est négligeable. La Suisse est le seul pays, ou les budgets de recherche ne sont pas réduits. Il est très plausible, que la raison est la non-application de la règle MiFID en Suisse, selon laquelle les frais de recherche sont soit attribués directement au client, soit transférés au compte de résultat.
  • La plupart des professionnels côté buy-side estiment que la qualité de la recherche n’a pas changé, mais les personnes interrogées côté sell-side sont généralement plus négatives: 44% pensent que la qualité de la recherche a globalement diminué. Moins de 10% des personnes interrogées, tant côté buy-side que sell-side, estiment que la qualité de la recherche a augmenté.
  • Les personnes interrogées sont également préoccupées par la couverture de la recherche: 47% côté buy-side et 53% côté sell-side ont fait état d’une diminution de la couverture des actions de petites et moyennes capitalisations.
  • Parmi les personnes interrogées côté sell-side, 54% estiment que le nombre d’analystes a diminué.
  • Cela dit, 39% des personnes interrogées considèrent que le marché de la recherche est plus concurrentiel, contre 25% qui expriment l’opinion contraire.

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