Mener sa barque sur les marchés alors que la confiance reste fragile

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les responsables politiques ont agi rapidement pour tenter de contenir les risques qui pèsent sur le secteur bancaire et il est peu probable que les turbulences aboutissent à une crise systémique.

Les récentes turbulences dans le secteur bancaire ont suscité des comparaisons avec la crise financière mondiale. Cependant, en dépit du battage médiatique que ces turbulences suscitent, l’indice S&P 500 est plus proche de son point haut que de son point bas sur les six derniers mois.

Les responsables politiques ont agi rapidement pour tenter de contenir les risques qui pèsent sur le secteur bancaire à travers le monde et il est peu probable que les turbulences aboutissent à une crise systémique.

Néanmoins, la confiance est fragile et les marchés devraient rester volatils. Les responsables politiques devront peut-être en faire plus pour dissiper la défiance à l’égard du système financier.

En outre, il est probable que les conditions financières se resserrent, accentuant ainsi le risque d’un atterrissage brutal de l’économie quand bien même les banques centrales lèveraient le pied sur les relèvements de taux directeurs.

Implications pour les investisseurs

Avant tout, les investisseurs déjà bien diversifiés devraient s’abstenir de prendre des décisions à la hâte et rester focalisés sur leurs objectifs financiers à long terme. On sait par expérience que le principal risque pour le patrimoine réel d’un investisseur ne réside pas dans l’exposition aux marchés lors des accès de volatilité, mais plutôt dans une sous-exposition sur le long terme.

Dans l’environnement actuel, les investisseurs peuvent se positionner de plusieurs façons. Explication en quatre points.

1. Gérer les liquidités alors que les taux approchent de leur sommet

De nombreux investisseurs détiennent davantage de liquidités qu’en temps normal car ils anticipent des taux d’intérêt plus élevés. Néanmoins, il se peut que les taux directeurs approchent désormais de leur sommet. Les investisseurs doivent rester suffisamment exposés et diversifiés, et agir bientôt pour engranger les rendements élevés à l’heure actuelle.

2. Acheter des obligations de qualité

On décèle un éventail d’opportunités intéressantes sur les marchés obligataires étant donné le niveau convenable des rendements et la possibilité de réaliser des plus-values en cas de ralentissement économique plus marqué.

En mars, la Recherche d’UBS a relevé les obligations à Most Preferred par rapport aux actions. Elle affiche une préférence pour les obligations high grade et investment grade, qui devraient mieux résister à une éventuelle récession que les obligations spéculatives.

3. Ne pas se limiter aux actions américaines et aux valeurs de croissance

Les actions doivent rester une composante majeure des portefeuilles à long terme. Toutefois, les actions mondiales devraient générer des rendements limités et rester très volatiles pendant une bonne partie de l’année. En mars, la Recherche d’UBS a dégradé les actions à Least Preferred.

Dans cette classe d’actifs, les perspectives des actions américaines sont probablement minées par le resserrement des conditions financières, par l’érosion des bénéfices des entreprises et par les valorisations relativement élevées.

En revanche, on entrevoit un rendement total légèrement inférieur à 15% pour les actions émergentes (indice MSCI EM) pendant une bonne partie de l’année grâce à la forte croissance des bénéfices, à la reprise économique en Chine et à des valorisations relativement attrayantes.

D’un point de vue sectoriel, la Recherche d’UBS affiche une préférence pour les biens de consommation, pour l’industrie et pour les services aux collectivités à l’échelle mondiale.

4. Se positionner dans l’optique d’une dépréciation du dollar

La Recherche d’UBS a dégradé le dollar américain à Least Preferred. Sa valorisation élevée et la fin prochaine du cycle de relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine laissent entrevoir une dépréciation du billet vert jusqu’en fin d’année. D’un point de vue relatif, on préférera le dollar australien ainsi que le franc suisse, l’euro, la livre sterling, le yen et l’or.

Envisager les placements alternatifs

Les investisseurs qui cherchent à diversifier leur portefeuille et à en améliorer le rendement peuvent envisager les actifs réels, tels que les matières premières et les infrastructures (directement par le biais de fonds non cotés ou indirectement par le biais des obligations ou des actions) ou bien les actifs alternatifs tels que les hedge funds et les actifs non cotés. On entrevoit également plusieurs façons de se positionner de manière durable, tout en dégageant un rendement corrigé des risques attrayant.

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