Les banques tablent sur une numérisation de l’intermédiation financière

AWP

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Les groupes suisses espèrent pouvoir réduire leurs coûts, mais craignent la concurrence accrue de nouveaux acteurs sur le marché, selon la BNS.

Les banques s’attendent à une forte numérisation de l’intermédiation financière en Suisse, selon une enquête de la Banque nationale suisse (BNS) publiée mardi. Elles espèrent pouvoir réduire leurs coûts, mais craignent la concurrence accrue de nouveaux acteurs sur le marché.

Pour près de la moitié des 34 banques sondées, «les clients n’entretiendront probablement plus une relation privilégiée et durable avec une seule banque, mais auront recours à plusieurs intermédiaires bancaires et non bancaires pour obtenir le meilleur service», d’après l’enquête sur la numérisation et la fintech dans les banques suisses 2019 de la BNS.

Les grandes entreprises technologiques (big tech) telles que Google, Apple, Facebook ou Amazon, en raison de leur taille et de leur accès aux données de clients, pourraient devenir des concurrents importants dans certains segments, tout comme les banques numériques, en raison de leur avantage technologique.

D’après l’enquête, les banques numériques seront de nouvelles concurrentes dans les trois années à venir, dans tous les domaines d’activité importants (prêts hypothécaires, paiements, dépôts, gestion de fortune). Les entreprises big tech iront principalement sur le terrain du trafic des paiements et des crédits à la consommation ou aux entreprises.

Actuellement, la numérisation est la plus avancée dans le trafic des paiements. Elle est nettement moindre lorsqu’il s’agit d’ouvrir une relation de dépôt ou de crédit.

Plus d’opportunités que de risques

Les opportunités l’emportent sur les risques pour près des trois quarts des sondés. Les premières sont principalement la réduction des coûts induite par l’automatisation, une meilleure fidélisation des clients et l’exploitation de nouvelles sources de revenus. De l’autre côté, les établissements craignent l’érosion des marges et la perte éventuelle des contacts directs avec la clientèle.

Le document révèle que la création de nouvelles offres revêt toutefois une importance moindre par rapport à la numérisation des domaines d’activité existants.

Environ 80% des banques de taille moyenne à grande souhaiteraient miser sur des innovations en propre, plutôt que de faire appel à des coopérations. La biométrie et l’identité numérique, la robotique et l’automatisation ainsi que les mégadonnées (big data) gagneront en importance ces trois prochaines années. En revanche, la chaîne de blocs, l’intelligence artificielle ou l’informatique en nuage sont bien moins prisées.

Les structures de taille moyenne à grande, en particulier, s’intéressent à la gestion de fortune et au conseil en placement en ligne. Environ 40% des établissements estiment que les solutions numériques de gestion de fortune sont plus rentables qu’une solution classique.

Les sondés ne signalent pas un besoin fondamental de légiférer, mis à part la création de bases légales concernant l’identité et les signatures numériques. A propos de l’évolution de la structure du secteur dans un pays à forte bancarisation comme la Suisse, «la numérisation pourrait être un facteur supplémentaire allant dans le sens d’une consolidation».

L’étude a été menée au dernier trimestre 2018.

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