Le temps des représailles a débuté

Igor de Maack, DNCA

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Le président de la Fed, lui-même, commence à évoquer les risques d’une guerre commerciale tous azimuts.

 

L’Union Européenne a infligé une amende record de 5 milliards de dollars à Google, la deuxième d’ailleurs. Cela a immédiatement fait réagir le Président Trump qui avait déjà prétendu que l’Europe était une «ennemie» lors de son dernier voyage dans la région. Bref, «business as usual» serait-on tenté de dire...

Pourtant, ce contexte ne demeure pas favorable aux prises de décision des investisseurs qu’ils soient industriels ou financiers. Le Président de la Fed, lui-même, commence à évoquer les risques d’une guerre commerciale tous azimuts. Il est, de plus, confronté à l’aplatissement de la courbe des taux américains, dont l’interprétation sur les différentes échéances (surtout entre le 3 mois et le 2 ans) conduit souvent à la prédiction d’une future récession. Les représailles se manifestent aussi par l’ostracisme et l’extrême nervosité sur des thématiques européennes, domestiques et possiblement déflationnistes.

Les publications moyennes ou temporairement en dessous du consensus sans remise en cause de l’objectif annuel sont trop sévèrement sanctionnées (Publicis). Dans des marchés estivaux sans volumes, le risque est une correction lente mais régulière. Si les résultats et les dividendes tiennent, ce sera une opportunité d’achat.

L’Europe a devant elle encore des échéances et notamment la présentation du budget italien au dernier trimestre. L’année reste caractérisée par de nouveau des performances très correctes pour la non prise de risques (sur les obligations souveraines allemandes notamment). Les marchés actions européens sur certains compartiments de la cote offrent désormais de bons points d’entrée. Les marchés ont préféré jusqu’à présent les actifs «dolarisés» (le dollar lui-même, le pétrole et les marchés américains). Mais, il ne faut pas se leurrer. La performance du S&P a été majoritairement tirée par les performances boursières d’Apple, Amazon, Netflix et Microsoft. Et le pétrole a reflué dès que la production libyenne a repris. Les «trade» du premier semestre ne seront peut-être pas ceux du deuxième.

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