Le baromètre de l’emploi du premier trimestre 2023

Neil Tredinnick, Lotus Partners

2 minutes de lecture

Petite chronique des tendances de l’emploi dans la finance romande à l’issue du premier trimestre 2023.

Nous avions évoqué en 2022 un marché de l’emploi dans le secteur bancaire dynamique ainsi qu’un changement de paradigme très net avec un marché de l’emploi dominé par les candidats.

En effet nous avons clairement remarqué depuis 2022 qu’il est plus difficile de trouver des candidats qualifiés avec en parallèle un refus d’offres par ces derniers en nette augmentation. Ce constat nous est également reporté par l’ensemble de nos clients que ce soit de petites banques ou de gros acteurs de la place.

Alors qu’avons-nous constaté depuis le début de l’année?

Le premier trimestre de l’année est traditionnellement moins favorable car la plupart des entreprises versent les bonus sur la période qui s’étend de fin février à fin avril. Ainsi le début de l’année est plus calme en général que la période post versement des bonus qui voit le jeu des chaises musicales commencer.

Or cette année notre activité à fin mars témoigne d’une activité très soutenue voir en hausse par rapport à la même période de l’année dernière qui était pourtant déjà une année historiquement très élevée en termes de mandats traités.

En termes de bonus dans les banques à Genève, la tendance est de stable à légèrement en baisse par rapport à l’année précédente.

Fort de ce constat en ce début d’année nous nous attendions à une continuité voire à une accélération des postes ouverts avec l’arrivée des paiements des bonus et de la période traditionnellement très soutenue. C’est au contraire l’inverse que nous constatons depuis début avril avec une baisse des postes ouverts qui s’explique très probablement par une baisse des démissions.

Qu’en est-il des bonus cette année?

A fin avril la plupart des banques à Genève ont annoncées et payées les bonus à leurs collaborateurs au titre de l’année 2022. Selon les informations que nous avons pu récolter auprès de nos clients nous pouvons affirmer que la tendance est de stable à légèrement en baisse par rapport à 2022. Dans le cas de baisse des bonus payés cette année, cette dernière se situe dans une fourchette comprise entre 5 et 10%.  

Dans l’ensemble il n’y a pas eu de grosse surprise ce qui se traduit par des démissions sur le marché en diminution par rapport à l’an dernier à fin avril.

Quel impact de la crise qui a touché Credit Suisse?

Est-ce que le mois d’avril qui est traditionnellement plus dynamique a été plus calme cette année en raison de la débâcle du Credit Suisse? si nous nous basons uniquement sur la chronologie des événements nous pouvons en effet le penser. Il y a certainement un afflux soudain sur le marché de CVs d’employés de Crédit Suisse qui permet aux employeurs de repourvoir directement leurs besoins en recrutement.

Nous avons lu beaucoup d’articles récemment attestant de l’attrait des employés de CS pour les employeurs et les chasseurs de tête. Notre constat est au contraire que bon nombre d’employés du CS ne sont pas activement en recherche car ils espèrent encore avoir de belles opportunités au sein de la nouvelle entité ou parce qu’ils souhaitent attendre de savoir quel plan social va leur être proposé. Nous constatons en fait que bon nombre de processus est enclenché avec des employés de CS mais qu’au moment de conclure un éventuel engagement certains se rétractent.

Si le lien avec Credit Suisse n’est pas certain, l’explication peut venir de l’insécurité générale qui règle actuellement dans le secteur bancaire suite au changement des fondamentaux lié à la rapide augmentation des taux d’intérêt.

A lire aussi...