La politique domine les marchés - Global Invest de Raiffeisen

Roland Kläger, Andreas Bentzen, Raiffeisen

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En présence d’une menace d’aggravation du conflit commercial, il est particulièrement recommandé de vérifier la diversification suffisante du portefeuille.

Le second trimestre 2018 était lui aussi marqué par de fortes turbulences, notamment de nature politique. Si le début d’année tumultueux était encore dû à des soucis de taux d’intérêt après que la Réserve fédérale américaine avait continué à serrer la vis des taux et que les taux à long terme avaient aussi amorcé une lente hausse. Mais dernièrement c’était la difficile formation du gouvernement italien et notamment aussi l’aggravation des différends commerciaux entre les Etats-Unis et leurs partenaires commerciaux essentiels tels que la Chine ou la zone euro qui ont alimenté le désaccord. Une escalade pourrait pénaliser sensiblement le commerce international et de ce fait la croissance économique mondiale. 

En l’absence d’une détente durable, et, au contraire, en présence d’une menace de nouveaux tarifs et de mesures de représailles correspondantes, les marchés boursiers devraient se retrouver sous pression, après un calme passager. Un contexte dans lequel il est particulièrement recommandé de vérifier la diversification suffisante du portefeuille. On a par exemple vu une fois de plus que malgré des taux d’intérêt bas le portefeuille devait également comporter des obligations. La diversification entre les régions a fait ses preuves au deuxième trimestre. Le marché des actions américain a par exemple significativement augmenté et avec un dollar américain en hausse un portefeuille libellé en francs a en plus profité du taux de change. Au vu des fondamentaux les actions devraient échapper aux corrections plus importantes. Si l’escalade des différends commerciaux peut être évitée, la conjoncture mondiale ne devrait pas être menacée par des vents contraires.

Actions: la prudence est de rigueur 

Les nouvelles dans les médias se succèdent: les Etats-Unis quittent de manière solitaire le pacte de coopération nucléaire avec l’Iran et irritent les autres partenaires contractuels. L’entrevue historique entre le président des Etats-Unis et le dirigeant de Corée du Nord fait des vagues. Le conflit syrien s’accentue encore. Les divergences d’opinion des partenaires de la coalition du nouveau gouvernement populiste italien influent négativement sur les principaux fondements de l’UE. Cela n’étonne personne que de telles situations critiques en matière de politique mondiale déstabilisent manifestement les investisseurs

En raison des ventes d’actions,
la part de liquidités est plus élevée maintenant.

Grâce au contexte conjoncturel actuellement sain les entreprises devraient pouvoir présenter à nouveau des bénéfices au second trimestre, ce qui soutient pour l’instant les marchés des actions. Cependant, le différend commercial déclenché par les Etats-Unis avec l’UE et la Chine par le biais de droits de douane imposés sur des biens d’importation importants pourrait bien continuer à se dégrader et dégénérer en guerre commerciale. Ceci pourrait sensiblement gêner le synchronisme de croissance des diverses régions économiques. C’est pourquoi la part d’actions a été réduite et une partie de l’engagement a été garantie en plus en actions américaines comme amortisseurs de pertes en cas de corrections des marchés d’actions. En raison des ventes d’actions, la part de liquidités est donc plus élevée maintenant. Ceci peut permettre le financement d’opportunités de placement à court terme éventuelles

Obligations: regain d’attractivité des titres américains 

Les taux en hausse revitalisent les marchés des obligations, avec la Réserve fédérale américaine qui adopte un rythme plus soutenu et a déjà organisé plusieurs tables rondes sur les taux d’intérêt alors que la Banque centrale européenne, avec son rythme plus tranquille, attend encore un peu. En contrepartie de la réduction de la part des actions mentionnée plus haut, la part des obligations a bénéficié de l’ajout d’obligations américaines dont les rendements sont devenus plus attrayants grâce à la hausse des taux.

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