Jusqu’où la baisse peut-elle aller?

Didier Saint-Georges, Carmignac

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Les besoins de financement de la politique de Trump font monter les taux d'intérêt américains.

La correction des marchés n'a pas commencé hier, mais en janvier, quand les investisseurs ont, pour la première fois, pris acte qu'une composante majeure de leur tenue s'affaiblissait: l'apport de liquidités par les banques centrales. Mais cette inflexion avait eu pour l'instant des effets complètement asymétriques, et en apparence contradictoires: la Fed inversait la première ses interventions, mais ce durcissement, associé à la politique fiscale de Trump, agissait comme un véritable «aspirateur» à dollars et à croissance vers les Etats-Unis. Par conséquent, depuis le début de l'année, c'étaient les marchés émergents qui souffraient en premier de cette fuite vers les Etats-Unis, suivis par l'Europe, tandis que le marché américain caracolait. Cette divergence historique a atteint ses limites, d'autant que les besoins de financement de la politique de Trump font monter les taux d'intérêt américains. Désormais, la problématique se généralise donc.

Quels arbitrages faites-vous?

Les marchés s'ajustent vite, et une pause est probable. Mais le prochain écueil, 2019 probablement, quoi que les marchés anticipent, sera la collision entre cette baisse des liquidités et un ralentissement économique. Alors les pays ou les entreprises endettées et cycliques pourraient être durement touchés. En conséquence, notre stratégie a été de prendre progressivement nos profits sur les Etats-Unis et, surtout, de s'assurer de la qualité et de la liquidité de nos actifs. Ce n'est jamais suffisant lors des baisses brutales, mais ce sera décisif pour l'avenir.

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