Infrastructures et urgence climatique

Ardian Infrastructure & Fabernovel

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L’impact environnemental d’une infrastructure est désormais un critère d’engagement pour ses utilisateurs comme pour ses investisseurs.

Ardian Infrastructure, un des leaders mondiaux de l’investissement en infrastructure avec 16 milliards d’actifs sous gestion, et Fabernovel, entreprise internationale de conseil en transformation et de création de produits et de services numériques, combinent leurs connaissances, leurs expertises et leur vision pour explorer les enjeux des infrastructures et du climat. 

En réponse globale à la menace du changement climatique, l’accord de Paris prévoit de contenir le réchauffement climatique «bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels». Equipements permanents, les infrastructures ont un rôle clé à jouer dans la mise en oeuvre de cet objectif puisqu’elles conditionnent le fonctionnement et l’activité économique des secteurs des transports, de l’énergie, des télécommunications ou de la santé. 

Après une première étude en octobre 2018 sur les infrastructures du futur, dites «infrastructures augmentées», Ardian et Fabernovel publient le deuxième volet de leur étude sur le rôle que ces infrastructures plus «intelligentes» peuvent jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans la transition énergétique. 

«Chez Ardian nous sommes convaincus que nous ne pourrons atteindre les objectifs de l’accord de Paris sans une vision plus durable et sans innovation technologique. La création de valeur doit maintenant être évaluée tant par la performance financière que par les impacts d’un actif sur son environnement. C’est en intégrant la notion de responsabilité technologique, sociale et environnementale, que les infrastructures pourront servir le bien commun et participer à l’effort global pour maîtriser et limiter l’impact environnemental» déclare Mathias Burghardt, Membre du Comité Exécutif d’Ardian et responsable Infrastructure. 

Synthèse de l’étude: s’intégrer de manière durable dans son environnement 

L’impact environnemental d’une infrastructure est désormais un critère d’engagement pour ses utilisateurs comme pour ses investisseurs. 

Le pilotage des infrastructures de demain et la création de valeur générée par celles-ci ne peuvent se faire sans prendre en compte l’urgence climatique. Cela implique de minimiser son impact négatif voire de générer un impact positif, mais aussi de durer dans le temps.

L’intelligence de l’infrastructure comme pilier

Pour remplir ces critères, l’infrastructure doit être «intelligente», c’est-à-dire adaptative, capable de se mettre à jour et d’améliorer son fonctionnement, ses performances de manière continue au profit de ses utilisateurs, des salariés qui y travaillent et de l’ensemble de l’écosystème dans lequel elle se trouve. 

Si l’objectif de cette «intelligence» est d’augmenter l’efficacité opérationnelle de l’infrastructure, elle permet aussi d’améliorer l’impact environnemental et sociétal de cette infrastructure. Cette «intelligence» repose sur la collecte, l’analyse et l’explicitation de la donnée. 

C’est dans cette logique qu’en 2019, Ardian Infrastructure a développé Air Carbon, en collaboration avec trois étudiants d’HEC, de l’École Polytechnique et de l’École 42. C’est un outil permettant de monitorer en temps réel les émissions de CO2 en lien avec l’activité d’un aéroport et de bâtir des scénarios pour contenir les émissions. 

Vers des villes augmentées? 

En 2050, 66% de la population vivra dans des zones urbaines, faisant de la ville une «méta-plateforme» qui ne pourra survivre sans (se) penser en termes d’impact. 

La complexité des facteurs à prendre en compte et à analyser va conduire les villes à s’appuyer sur des outils digitaux. C’est l’une des conditions pour que les villes deviennent durables. 

La plateforme Remix illustre cet impact positif des outils digitaux pour une ville durable: déployée dans 300 villes dans le monde, elle permet aux autorités publiques de disposer d’une vue globale intégrant tous les acteurs de la mobilité et, ainsi, d’optimiser en temps réel les flux de transports. 

Le paradoxe du digital 

Si le numérique apparaît comme un élément de résolution du problème, il en est aussi l’une des causes puisqu’il représente 4% des gaz à effet de serre dans le monde (2,8% pour le transport civil aérien). 

L’optimisation des technologies numériques, telles que les serveurs, est une des premières réponses à apporter, par le recyclage de l’énergie dégagée et le recours aux énergies renouvelables pour les alimenter. La part du renouvelable dans le mix énergétique sera d’autant plus grande que sa production sera optimisée. Dès à présent, les outils digitaux d’analyse de données dans le secteur des éoliennes permettent d’en optimiser la production, la maintenance et les performances opérationnelles. 

Vers le design systémique 

La limitation de l’impact des infrastructures ne peut être une solution pérenne. Il faut engager une refonte profonde de la façon dont sont conçues les infrastructures, leurs services et les technologies associées. 

C’est en suivant l’approche «design systémique» que les infrastructures seront en mesure de s’intégrer dans leur environnement de manière responsable, et d’ainsi réellement servir le bien commun durablement. Le design systémique intègre dès la phase de conception l’humain, la technologie et l’environnement, dans un système interconnecté. Il permet d’identifier les synergies et les externalités d’un projet d’infrastructure et de connaître son impact direct et indirect. Au lieu d’être pensé comme un obstacle à contourner, l’environnement, devient une contrainte créatrice, une opportunité pour la conception d’infrastructures plus sobres prenant en considération des critères sociaux, sociétaux et énergétiques. 

«Nous rentrons dans une nouvelle phase où la question de la valeur à long terme ne peut qu'être liée à la sobriété numérique et à la responsabilité technologique. C'est pourquoi, chez Fabernovel, dans le cadre de projets de transformation, nous suivons une triple approche : entrepreneuriale, digitale mais avant tout responsable. Concernant la question de l'impact carbone des infrastructures, nous devons agir en amont en repensant notre façon de concevoir les services et la technologie. Plus que jamais, l'innovation doit être pensée dans une perspective écosystémique globale pour prévenir les dérives et limiter les impacts», conclut Stéphane Distinguin, CEO de Fabernovel.

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