Hard, Soft ou No-Deal Brexit: quel impact sur les actions?

Florence Chernyak-Bosson, CA Indosuez

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Le gouvernement britannique a toujours du mal à se mettre d'accord sur les conditions du divorce avec l'UE.

 

Plus d'un an après le début des négociations et deux ans après la courte victoire des partisans du Brexit, le gouvernement britannique a toujours du mal à se mettre d'accord sur les conditions du divorce avec l'Union européenne (UE). Parmi les prochaines dates clés, citons la conférence du parti conservateur à Birmingham à partir du 30 septembre, avant le sommet de l'UE des 18 et 19 octobre. Un nouveau sommet européen pourrait être programmé en novembre si la situation à la frontière irlandaise n'était pas résolue en octobre. Les 13 et 14 décembre, le Conseil européen se réunira pour la dernière fois en 2018, et ce rendez-vous est considéré comme l’ultime délai pour finaliser la sortie prévue par l’article 50. Entre janvier et février, le Parlement britannique devra ensuite approuver l’accord du gouvernement avec Bruxelles et adopter puis mettre en œuvre un projet de loi de retrait fixant plus en détail la voie à suivre. Par ailleurs, au moins 20 des 27 pays de l'UE devront ratifier l'accord, et le Parlement européen est également tenu de voter sur la question. Le Brexit aura lieu le 29 mars 2019, date à laquelle commencera une période de transition de 21 mois. Après cette date, les négociations commerciales avec l'UE pourront commencer sérieusement.

Les exportateurs qui publient en livres sterling avaient bénéficié
d’un mouvement positif suite à la baisse de la monnaie britannique.

L’impact des négociations sur les actions britanniques diffère selon que l’on s’intéresse aux sociétés exportatrices ou à celles dont l’activité est avant tout tournée vers le marché domestique. Il est aussi utile de distinguer les sociétés qui publient leurs résultats en livres sterling de celles qui tiennent leurs comptes en euros ou en dollars US, ces dernières représentant tout de même près de la moitié de l’indice FTSE 100. Puisqu’elles ne génèrent qu'une part limitée de leurs chiffres d’affaires sur le marché britannique, ces entreprises sont moins affectées par les effets négatifs du Brexit sur les perspectives de croissance domestique, ce qui explique en partie leur surperformance depuis 2015 (+60% depuis le 31.12.2015 contre +23% pour les exportateurs publiant en GBP). Par ailleurs, comme elles sont principalement actives dans les secteurs de l’énergie et des matériaux, leurs cours sont étroitement liés aux prix des matières premières et du Brent en particulier, dont le cours a plus que doublé depuis la fin de l’année 2015.

Comme le montre le graphique ci-dessous, les exportateurs qui publient en livres sterling avaient cependant récemment bénéficié d’un mouvement positif suite à la baisse de la monnaie britannique (-10% contre le dollar US depuis le point haut d’avril) avant que celle-ci ne reprenne quelques couleurs au cours des deux dernières semaines.

Exportateurs du FTSE 100 qui publient en GBP vs. Membres du FTSE 100 ne publiant pas en GBP (Performance «total return» en %) et Indice «Pound» inversé

Source: Bloomberg, Indosuez Wealth Management

Le rebond récent de la livre sterling pourrait ne pas se prolonger à court terme. Les entreprises exportatrices qui reportent en GBP resteront tributaires de l’évolution du niveau de la monnaie britannique, leur compétitivité-prix s’améliorant en cas de repli de la livre sterling. Les signes récents montrent toutefois que le marché dans son ensemble pourrait continuer à souffrir sans distinction si les négociations ne parviennent pas à faire émerger un accord entre l’UE et le gouvernement britannique.

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