Guerre commerciale sino-américaine en vue du G20

Naomi Waistell, Newton IM

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La Chine, bien que loin d'être à l'abri de cette guerre, est globalement bien positionnée pour s'adapter à un nouveau régime commercial.

Bien que nous espérions bien entendu voir une amélioration des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine à l'issue de la réunion prévue demain entre les présidents Xi et Trump, il nous est impossible de baser notre stratégie d'investissement sur des prévisions précises découlant d'événements spécifiques tels que celui-ci. Au cours de l'année passée, au gré des nombreuses fluctuations de cette épopée commerciale, nous avons constaté la nervosité continue des marchés en général, ainsi que leur tendance à «basculer suite à un tweet». Compte tenu de ces turbulences et de ce court-termisme sur les marchés, nous gardons le cap en maintenant un horizon temporel à très long terme, sur la base duquel un éventuel mouvement de vente en Chine peut générer des points d'entrée très attractifs via quelques valeurs ciblées.

Les désaccords commerciaux sont préoccupants et ne constituent
en aucun cas une panacée pour quelque pays qui soit.

La Chine, bien que loin d'être à l'abri de cette guerre, est globalement bien positionnée pour s'adapter à un nouveau régime commercial, compte tenu de son vaste marché intérieur. Les dépenses de consommation chinoises dépassent aujourd'hui les dépenses américaines, d'où l'importance de la Chine pour les entreprises américaines tournées vers l'export. Nous attendons encore des progrès notamment en matière de protection de la propriété intellectuelle – il était temps que la Chine fasse des gestes dans ce domaine – mais il serait contre-productif d'aller trop loin dans ce sens. Dans ce contexte, de nombreuses entreprises chinoises du secteur des services en forte croissance ont un boulevard devant elles et ont tendance à se négocier à des valorisations peu élevées par rapport aux opportunités croissantes de génération de trésorerie qui les attendent.

D'après notre analyse, les désaccords commerciaux sont préoccupants et ne constituent en aucun cas une panacée pour quelque pays qui soit, y compris les États-Unis, qui, malgré la volonté de Trump, sont peu susceptibles de connaître une renaissance de l'industrie manufacturière. L'impact potentiel des prix plus élevés à payer pour les importations et d'une inflation plus élevée qui en résulterait pourrait entraîner une hausse des taux d'intérêt, ce qui mettrait en péril bon nombre des moteurs de prix des actifs, qui reposaient sur un faible coût du capital. Au cours des dernières décennies, ces facteurs ont été un moteur clé de la croissance économique. Cela pourrait être très dangereux pour les économies dépendantes des secteurs de services qui ont bénéficié d'une faible inflation et d'une dette bon marché, et les effets d'entraînement pourraient être considérables.

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