General Electric poussé vers la sortie

Igor de Maack, DNCA

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Il y a comme un air de Nifty-Fifty des années 1960-1970 lorsque les valeurs à PE élevés trônaient au panthéon des performances boursières.

 

Avec General Electric poussé hors de l'indice Dow Jones après plus de cent ans de bons et loyaux services et des records boursiers pour Facebook, Amazon et Netflix, les indices américains sont en train d'enterrer définitivement la vieille économie. Depuis maintenant plusieurs semaines, les valeurs de croissance, les valeurs «millenials» et les valeurs liées à la technologie emportent tout sur leur passage et ce, malgré des multiples de valorisation très généreux, reléguant les thèmes value aux oubliettes des portefeuilles boursiers. Il y a comme un air de Nifty-Fifty des années 1960-1970 lorsque les valeurs à PE élevés trônaient au panthéon des performances boursières.

Mais à l'époque, ces valeurs étaient très différentes de celles qui affichent les multiples les plus élevés de nos jours. Les stars de la cote étaient Coca Cola, Polaroïd, Gilette ou encore Revlon. N'oublions pas non plus que les dix années suivantes ont été un véritable cimetière pour ces valeurs en termes de sous-performance. Les marchés actions globaux sont actuellement toujours prisonniers des annonces de mesures protectionnistes de part de d'autre de l'Océan Pacifique.

Le modèle économique interne de la Chine
est perclus de déséquilibres.

Les monnaies et les taux de change sont pour leur part coincés entre des politiques monétaires divergentes et des momentums économiques différenciés. Les grands secteurs exposés aux relations commerciales Etats-Unis-Europe-Chine (automobile, semi-conducteurs, industrie) commencent à estimer leurs pertes potentiels. Ainsi, Daimler a annoncé des objectifs opérationnels un peu moins ambitieux que prévus.

La Chine, moteur de la croissance mondiale, a beaucoup à perdre dans ce jeu protectionniste car son modèle économique interne est perclus de déséquilibres (endettement opaque et élevé, prix de l'immobilier en surchauffe, désastres écologiques, tendances démographiques défavorables...). Elle ne peut pas encore se passer de l'exportation et encore moins des Etats-Unis dont elle détient une partie du financement budgétaire via ses réserves investies en bons du Trésor américain. Sa puissance demeure fondée sur l'unicité du pouvoir et une discipline collective inégalée sur une population de cette ampleur dans l'histoire de l'humanité et dans un système économique capitaliste globalisé.

Signe que les temps changent aussi et malgré les politiques anti-tabac mises en place progressivement partout dans le monde, le Canada est le premier pays du G7 à légaliser la production et la consommation de cannabis récréatif.

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