Conjonction des politiques monétaire et fiscale pour la décennie

AWP

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«La BNS n’a aucune marge de manoeuvre en matière de politique monétaire pour se défaire de l’orientation actuelle de la BCE ou de la Fed», selon le chef économiste de Swiss Life, Marc Brütsch.

Les taux d’intérêt en Suisse et en Europe vont encore rester négatifs pour un bon moment, a convenu le chef économiste de Swiss Life, Marc Brütsch, lors d’une présentation aux journalistes mercredi. Il estime qu’une union des politiques monétaire et fiscale est à privilégier pour les années 2020.

«La Banque nationale suisse n’a aucune marge de manoeuvre en matière de politique monétaire pour se défaire de l’orientation actuelle de la Banque centrale européenne ou de la Fed», a expliqué M. Brütsch. L’environnement conjoncturel ne fournit pas non plus d’éléments incitant à s’éloigner de la politique des taux d’intérêts négatifs dans un avenir prévisible, a-t-il ajouté.

De plus, l’institut d’émission helvétique s’est fixé des objectifs d’inflation. «C’est comme si la BNS ne s’attendait pas vraiment à ce que l’inflation en Suisse dépasse la barre des 1,2% d’ici 2022.»

Les banques centrales ont des moyens limités

Les banques centrales et leurs politiques monétaires sont arrivées à un point où elles ne peuvent plus être seules à changer de cap. «Mario Draghi, dans son discours d’adieu, a déclaré qu’à l’avenir, la politique fiscale doit jouer un rôle beaucoup plus important en matière de relance économique et aussi en réaction à des situations de crise», a rappelé le chef économiste de Swiss Life.

Comme démontré dans le passé, des stabilisateurs automatiques tels que le chômage partiel ont fait leurs preuves. «C’est pourquoi ces mesures sont souvent utilisées, comme en Suisse ou en Allemagne». L’effet reste beaucoup plus faible, à l’échelle du temps, comparé à des programmes d’investissements gouvernementaux, a-t-il souligné.

«Nous sommes convaincus, que ni la politique monétaire ni la politique fiscale seules peuvent redresser les choses dans les années 2020», a estimé M. Brütsch. Au contraire, ces deux volets doivent être conjugués.

«La politique monétaire dit déjà que les mesures non conventionnelles font partie de la boîte à outils pour longtemps. A court terme, les instituts d’émission peuvent déclarer qu’ils sont prêts à accepter des taux d’inflation plus élevés, afin que les attentes en matière de renchérissement s’ajustent un peu.»

A propos des discussions politiques, Marc Brütsch peut s’imaginer que des approches telles qu’un «Green New Deal» soient une réponse politique possible, dans laquelle les objectifs climatiques seraient mélangés à des mesures de politique fiscale.

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