Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

2 minutes de lecture

Tous les analystes de Wall Street sont plutôt modestes en ce qui concerne les actions US.

Prévisions de fin d’année pour 2020. Les prévisions récurrentes des cours dans la période avantNoël sont la seule source fiable des investisseurs. Or, chacun devrait savoir que les pronostics ponctuels sur une période de douze mois sont comme une loterie et servent, au mieux, d’indice pour déceler la tendance prévue sur le marché. Qu’elle soit utile ou non, la demande en prévisions de toutes sortes existe bel et bien. Et, comme vous le savez, nous formulons, nous aussi, nos prévisions sur la croissance, l’inflation les taux et les monnaies.

Les analystes de Wall Street sont particulièrement fiables dans cette perspective. Année après année, ils prévoient un rendement proche de deux chiffres pour le S&P500, le principal indice américain. La question se pose de savoir si les Américains sont tout simplement d’incorrigibles optimistes. Si oui, on ne peut certainement pas le leur reprocher, car la prévision n’est pas le fruit du hasard. En effet, le rendement total (gain de cours plus dividende) de l’indice des blue chips a été de 9,9% par an au cours des 30 dernières années. En appliquant la formule 8 + x, on peut être sûr de suivre le bon chemin, sur un horizon de plusieurs années. Cette année encore, les banques sont optimistes quant aux perspectives boursières de l’an prochain. L’optimisme est toutefois limité par rapport aux prévisions de cours du S&P500 en 2020, qui varient entre 3000 points (selon Morgan Stanley) et 3425 points (selon le Credit Suisse). Par ailleurs, les actions US devraient atteindre des niveaux d’à peine 3 à 4% supérieurs à la moyenne l’an prochain, par rapport à aujourd’hui. Le rendement moyen attendu est donc aussi faible qu’il y a 15 ans.

Les professionnels manquent-ils tout simplement d’imagination, après l’excellente performance boursière de cette année? Il y a suffisamment de raisons pour ne pas formuler des objectifs plus élevés: les actions sont de nouveau bien surévaluées, la conjoncture demeure chancelante, et le prochain grand événement politique s’annonce déjà avec les élections présidentielles aux Etats-Unis. L’assouplissement de la politique monétaire est l’un des rares points positifs à demeurer en 2020. Déjà trois raisons, si l’on raisonne rapidement. Comme toujours, nous ne saurons que dans un ansi l’écrasante majorité a eu raison cette fois-ci.

Le moral de fin d’année 2019. Les volumes négociés aux Bourses devraient être dérisoires ces derniers jours de l’année. En effet, les investisseurs ont déjà tiré leur épingle du jeuet ont été même enchantés par la hausse constante des cours, après avoir assisté avec incrédulité au rallye de fin d’année qui a démarré à l’automne déjà.

Selon la dernière analyse de Bank of America Merrill Lynch, les gestionnaires de fonds ont encore réduit leur quote-part de liquidités le mois dernier. Par ailleurs, ils sont beaucoup plus optimistes en ce qui concerne la conjoncture mondiale, qu’ils ne l’étaient il y a quelque temps. Les options put à des fins de couverture ne sont plus très prisées sur les marchés à terme entretemps. Et selon divers autres indicateurs, le moral des investisseurs est en passe de remonter en flèche. Si l’on combine les graphiques boursiers au moral, force est de constater un tableau étonnamment similaire à celui d’il y a deux ans. Et on sait ce qui s’est passé ensuite: le rallye a perduré en janvier et s’est soldé par une chute des cours en février. Bien qu’il soit peu probable que l’histoire se répète de la même manière, il est clair, cependant, qu’il ne sera plus aussi «facile» de récolter des gains, et que le risque de correction augmentera. Tout cela ne sera d’actualité qu’en 2020. Au demeurant, chers investisseurs, nous vous souhaitons de passer des jours de fête tranquilles.

Graphique de la semaine

Le même jeu chaque année: peu avant Noël, les banques annoncent chacune leurs prévisions de cours de l’année à venir pour les indices d’action. En règle générale, le rendement total attendu (gain de cours plus dividendes) de l’indice américain des bluechips est de +/-10%. Or, les analystes sont relativement prudents, cette année,et tablent sur un rendement aussi faible qu’il y a 15 ans.

GROS PLAN

Boeing arrête la production. L’avionneur américain Boeing cesse toute production du 737 MAX pour le moment. Chaque avion ne pouvant être vendu est cloué au sol. La croissance économique US pourrait perdre jusqu’à 0,3% au cours des prochains trimestres en raison de cet arrêt.

LE PROGRAMME

Trêve pour le «Commentaire sur le marché». Le «Commentaire sur le marché», republié en début d’année, fêtera son premier anniversaire à la fin de l’année et entame sa pause bien méritée entre Noël et le Nouvel An. Le prochain numéro sera publié le 10 janvier 2020.

A lire aussi...