Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le producteur de pétrole Saudi Aramco fera son entrée en bourse au mois de décembre avec un certain retard et malgré la «vague verte».

Tout vient-il à point à qui sait attendre? C’est du moins ce que supposait le prince héritier Mohammed ben Salmane. Trois ans après sa première tentative, la famille royale saoudienne entend introduire en bourse son cher fleuron Saudi Aramco, la plus grande compagnie pétrolière au monde, qui dit produire un baril de pétrole brut sur huit. Ses réserves de pétrole dureront encore 52 ans, donc bien plus longtemps que celles de ses concurrents ExxonMobil, Shell ou Total. Aucune autre société n’arrive à égaler son chiffre d’affaires de 244 milliards de dollars. Rien que pour les neuf premiers mois de l’année, son bénéfice net est de 68 milliards de dollars et bon nombre d’investisseurs sont attirés par sondividende de 4 à 5%. Toujours est-il que l’entrée en bourse la plus importante de tous les temps n’est pas encore chose faite.

Les plans initiaux avaient déjà été redimensionnés une fois. En effet, les actions Aramco ne seront plus cotées à New York ou à Londres, mais «uniquement» à la bourse locale Tadawul à Riyad. La valorisation boursière visée n’est plus que de 1200 à 1500 milliards de dollars (au lieu de 2000 milliards). Par ailleurs, seuls 1 à 2% (et non pas 5%) des actions seront cotées en bourse. De ce fait, les recettes de l’introduction, censées servir à moderniser l’économie saoudienne et à la dissocier de la dépendance pétrolière, diminuent comme une peau de chagrin à environ un quart des 100 milliards de dollars prévus.

Même à ces conditions, l’entreprise reste chère et malgré le rallye sur les marchés boursiers, Saudi Aramco pourrait encore devancer Apple (valeur demarché: 1200 milliards de dollars) et Microsoft (1100 milliards de dollars) pour se classer en tête des plus grandes entreprises au monde. Dans le souci de trouver un nombre suffisant d’investisseurs habitués à des prix aussi élevés, le prince héritier a engagé d’emblée une vingtaine de banques, pour quil’entrée en bourse d’Aramco avec un chiffre d’affaires prévu à hauteur de 450 millions de dollars, devrait constituer une opération (de Noël) lucrative. Faut-il encore que l’attention des investisseurs institutionnels soit également attirée. Mais comme la «vague verte» prend toujours plus d’ampleur, rien n’est encore joué.

Quant auconflit entre les USA et la Chine, le «mini deal» sera peut-être boucléen Alaska, à Hawaï, en Iowa ou encore ailleurs. Au fil de la guerre commerciale avec la Chine, on dirait que le taux de nervosité monte gentiment à la Maison Blanche. Ces derniers jours, un nombre croissant de nouvelles donnent à croire que le gouvernement américain pourrait s’accommoder de son rival en termes de tarifs douaniers: il semblerait vouloir reconsidérer les droits de douane de 15% introduits en septembre sur certaines importations chinoises d’une valeur totale de 112 milliards de dollars. Déjà en octobre, les USA avaient renoncé à une nouvelle augmentation des tarifs douaniers. Plus vite le président américain Donald Trump arrivera à présenter à ses électeurs un accord «phase 1 deal» dûment signé, mieux ce sera pour lui. Nul doute que la Chine ne proposera en retour guère plus que l’achat de produits agricoles et, dans le meilleur des cas, quelques concessions sur la protection de la propriété intellectuelle. A croire que le président chinois Xi Jinping tienne actuellement le couteau par le manche. Cependant, les deux parties qui s’affrontent savent fort bien que ce n’est pas demain la veille qu’un accord global pourra être conclu. Lors de cette première phase déjà, personne n’entend trop céder à l’autre. Mais en attendant mieux, rien que la perspective d’une désescalade est bien accueillie par les marchés financiers à l’heure actuelle. Le sommet Asie-Pacifique prévu au Chili ayant été annulé en raison d’émeutes, il faut à présent trouver un nouvel endroit propice pour conclurele «mini deal». L’Alaska, Hawaï et Iowa aux USA sont en ligne de mire, à part le Brésil.

Graphique de la semaine

Le rallye sur les marchés des actions a continué ces derniers jours. L’indice boursier mondial a même grimpé à un nouveau sommet record. Les régions et secteurs cycliques se portent très bien, tandis que les marchés défensifs sont moins demandés ce qui se voit aussi en comparant le marché américain avec le «reste du monde». Depuis l’été, l’Amérique perd de sa force relative et le «reste» la rattrape.

GROS PLAN

Points positifs et négatifs pour le climat. Aux USA, le gaz de schiste a bouleversé les règles du jeu sur le marché du gaz naturel. La Grande-Bretagne a fini par mettre un terme au «fracking», méthode de production peu écologique. Mais cette semaine, la joie d’une victoire partielle fut de courte durée: lundi, Donald Trump a officiellement présenté son retrait de l’accord de Paris sur le climat.

LE PROGRAMME

Bon moraldes consommateurs américains? Aux USA, les consommateurs demeurent un pilier important de l’économie, surtout en fin d’année où le commerce de détail connaît une forte poussée. Vendredi prochain, les données mensuelles concernant les ventes au détail permettraient de déterminer la propension à l’achat pourcette année.

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