Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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A six semaines d'un probable «Brexit» dur, la nervosité augmente encoreparmi les acteurs économiques.

La Suisse prend les devants du «Brexit». Le temps s'écoule inéluctablement. Entre-temps, il ne reste plus que six semaines jusqu'à la sortie effectivement prévue de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE) le 29 mars. Mais le premier ministre britannique Theresa May se trouve de toute évidence dans une impasse. L'UE n'est pas prête à procéder à des négociations ultérieures de l'accord sur le «Brexit». Et les fronts se sont durcis dans les propres rangs, un consensus n'est pas en vue. On n'arrive pas à s'entendre sur le «Backstop», la solution de rattrapage au cas où on ne pourrait trouver aucun nouvel accord commercial avec l'UE. Il n'est donc pas étonnant que les acteurs des deux côtés de la Manche prennent des mesures préventives pour parer à toute éventualité. C'est ainsi que l'administration des douanes et les livreurs de colis engagent des centaines de nouveaux collaborateurs.

La Suisse n'a pas à se faire de tels soucis: elle s'est paréecette semainepour le «Brexit» et a signé un accord avec la Grande-Bretagne, qui règle le commerce après la sortie des Britanniques de l'UE et qui reflète une grande partie des accords que la Suisse a conclu avec l'UE,tout en assurant le statu quo juridique du commerce, sauf quelques imperfections. Pour Berne, le nouvel accord constitue un succès en politique extérieure, surtout au vu du chantier interminable concernant l'accord-cadreavec l'UE.

Il est d'une importance clé sur un plan économique car pour la Suisse, le Royaume-Uni est l'un des plus grands marchés à l'exportation et en 2017, le quatrième partenaire commercial en termes de produits chimiques pharmaceutiques et d'horlogerie. Il en va demême dans l'autre sens: l'accord épargnera aux exportateurs britanniques des millions en frais douaniers. Les Britanniques ont toutefois du mal à conclure des accords similaires avec les autres partenaires commerciaux en dehors de l'UE. A part la Suisse, la Grande-Bretagne n'a conclu à ce jour des accords similaires qu'avec certains partenaires commerciaux plus petits comme le Chili ou Israël.

Perspectives d'inflation ici et là. En Suisse, l'inflation reste à un faible niveau. Les chiffres présentés par l'Office fédéral de la statistique en début de semaine font état d'une hausse de l'inflation de 0,6% en glissement annuel. La hausse des prix a été freinée notamment par lesventes dans le commerce de détail et par les faibles prix de l'énergie. Ce dernier effet devrait se poursuivre les mois à venir, mais à notre avis, pas de pression inflationniste notable en vue dans notre pays cette année. De même pour la zone euro, où nous observons des accords salariaux nettement plus élevés à cause du marché de l'emploi serré par exemple en Allemagne, mais où la spirale salaire-prix n'a pas encore vraiment pris son élan.

Une pression durable sur les prix se fait sentir même aux USA où le taux d'inflation global a stagné en janvier. Toujours est-il que l'inflation sous-jacente, sans les composantes volatiles de l'énergie et des produits alimentaires, est restée stable à 2,2%. La dynamique de l'inflation a même bien augmenté avec un taux annualisé à 3 mois de 2,7%. Dernièrement, les entreprises aux USA se sont mis à répercuter les prix de production haussiers sur les consommateurs, comme le montrent de manière anecdotique la hausse des prix du papier toilette, des produits de nettoyage ou de la levure. A l'avenir, même la main-d'œuvre coûtera plus cher aux entreprises américaines. Les salaires horaires moyens ont continué leur progression à plus de 3%. Nous attendons, au moins aux USA, que des salaires plus élevés finiront par se refléter dans une inflation accrue. Face à ce contexte, nous pensons que la Fed fait tout simplement une pause dans son cycle de hausse des taux pour le moment.

Graphique de la semaine

Les taux de fret pour les produits en vrac commele minerai de fer ou le charbon ont chuté de 2/3 le dernier semestre: la demande des marchés émer-gents a baissé et l'économie mondiale a ralenti.

GROS PLAN

Excellente situation financière fédérale. Le budget fédéral s'achève de nouveau avec un ex-cédent bien supérieur aux prévisions. Pour 2018, un plus de 2,9 milliards au lieu de 0,3. Malgré des dépenses en hausse constante, le ministre des finances prévoit de même, les années à venir aussi.

20 années de politique monétaire non conventionnelle. Le 12 février 1999, la Bank of Japan a abaissé le taux directeur pour la première fois à 0%. D'autres «innovations» ont suivi: l'achat d'obligations d'Etat et le contrôle des taux. Une fin de l'expérimentation en politique monétaire n'est pas en vue.

LE PROGRAMME

Lundi 18 février 2019. Les bourses aux USA ferment pour le «Washington's Birthday». Le jour fériénational est fêté depuis les années 1970 en l'honneur de tous les présidents américains et c'est d'ailleurs pourquoi, il s'appelle aussi «Presidents' Day».

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