Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les données économiques sont mitigées: les ombres prévalent sur les lueurs d’espoir. Les appels à l’aide gouvernementale sont de plus en plus nombreux.

Quand ces mesures de relance seront-elles mises en œuvre? Les optimistes économiques ont, une fois de plus, eu du mal à avaler la pilule de la semaine qui vient de s’écouler. Un indicateur de l’économie mondiale un peu moins pris en compte sont les exportations de la Corée du Sud, mais il ne faut pas le sous-estimer dans l’ensemble, car ils se sont effondrées de plus de 20%. Et les indices préliminaires des directeurs d’achat du mois de septembre pour les pays de la zone euro ont encore été inférieures aux attentes déjà faibles. En Allemagne, le baromètre du secteur industriel est tombé à 41,4 points, son plus bas niveau depuis plus de dix ans. L’indice Ifo-Index montre également que les perspectives d’avenir des entreprises allemandes continuent de se dégrader. Après le second trimestre, le troisième devrait également enregistrer une croissance négative chez notre voisin du nord. La récession «technique», qui fait actuellement l’objet d’une couverture médiatique presque trop importante, ne semble guère pouvoir être évitée. Les appels du gouvernement allemand en faveur d’un plan de relance économique sont donc de plus en plus forts. Après la Banque des règlements internationaux (BRI) et la Banque centrale européenne (BCE), de plus en plus de représentants du monde des affaires demandent un soutien budgétaire. Selon un sondage réalisé par Bank of America Merrill Lynch, même les grands investisseurs considèrent que les mesures de relance budgétaire proposées par l’Allemagne comme le principal levier pour remettre l’économie mondiale sur les rails. Plus encore que de nouvelles baisses des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine ou les programmes d’infrastructure en Chine.

A notre avis, le potentiel de la politique budgétaire est ainsi toutefois surestimé. Même par le passé, les mesures d’aide de la politique allemande se sont généralement rapidement estompées, c’est-à-dire que les effets de stimulation économique étaient peu durables. Quoi qu’il en soit, la détermination de persévérer au sein du gouvernement allemand est notable. Jusqu’à présent, la devise de la plupart des représentants politiques en Allemagne est restée la même: Il faut un résultat positif, aussi léger qu’il soit. Par ailleurs, le plafond de la dette inscrite dans la loi est aussi un majeur obstacle et il faudrait sans doute une crise (économique) plus importante encore pour passer outre. Les Pays-Bas sont beaucoup plus pragmatiques lorsqu’il s’agit de s’endetter. Bien que l’économie néerlandaise soit relativement solide, le gouvernement a élaboré un train de mesures impressionnant pour relancer l’économie et qui représentent près d’1% du PNB. Reste à voir si cette évolution deviendra un modèle pour d’autres pays de la zone euro dans les mois à venir.

Prochaine épisode dans la saga du «Brexit». Un nouveau chapitre s’ajoute à la tra-gicomédie du «Brexit», qui dure désormais depuis plus de trois ans. En début de semaine, la Cour suprême britannique – la Supreme Court de Londres – a déclaré illégale et non avenue la suspension forcée du Parlement imposée par le Premier ministre Boris Johnson. Pour Johnson, cette décision est une (nouvelle) défaite douloureuse, mais pour la démocratie britannique, cela veut dire que le principe de l’équilibre des pouvoirs fonctionne encore bien dans l’Etat insulaire – même avec un peu de retard. Comme prévu, la première session parlementaire après la pause forcée a été marquée ce mercredi par de violents affrontements entre les différents camps du «Brexit». L’opposition a naturellement exigé la démission de Johnson, qui a donc appelé ses oppo-sants à voter pour de nouvelles élections ou à le renverser au Parlement. Le risque d’une sortie chaotique de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, sans accord, a sans doute encore baissé au vu de ce nouvel épisode. Mais une solution, accommodant aussi bien les adversaires que les supporters du «Brexit», se fait encore attendre.

Graphique de la semaine

La «fièvre porcine africaine» vient de décimer d’environ un tiers le cheptel porcin en Chine. Dans l’Empire du Milieu, les prix de la viande de porc, tant aimé, ont donc augmenté de 50%. Les effets de la pénurie de viande chinoise se font désormais sentir dans le monde entier. Des hausses de prix pour le poulet, le bœuf, l’agneau et le porc sont également signalées au Brésil, en Argentine, en Australie et en Europe.

GROS PLAN

Trump risque une procédure de destitution. Donald Trump pourrait devenir le quatrième président américain de l’histoire à devoir faire face à un «impeachment». Les démocrates à la Chambre des représentants américaine accusent Trump d’avoir fait pression sur le président ukrainien Selenskyj pour influencer les élections américaines en sa faveur en 2020.

LE PROGRAMME

Données macroéconomiques suisses à la loupe. La semaine prochaine, le baromètre conjoncturel KOF et l’indice des directeurs d’achat feront le point sur la situation de l’économie en Suisse.Après la faible performance de l’Allemagne, il faut également s’attendre à un nouveau fléchissement de la dynamique en Suisse.

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