Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Forte croissance, forte compétitivité, et sortie de la liste des pays manipulateurs de la monnaie: que de bonnes nouvelles sur le front suisse cette semaine.

Une croissance surprise pour la Suisse,…: Le PIB suisse a connu une forte croissance les trois premiers mois de l’année, affichant un taux de 0,6%, soit le double de ce que les économistes prévoyaient à l’unisson. La production économique a donc augmenté d’1,7% par rapport au même trimestre de l’an dernier. Autre fait réjouissant: la croissance largement soutenue. La consommation privée et les investissements dans les biens d’équipement ont affiché une reprise, et le doux hiver a favorisé le secteur du bâtiment. Enfin, malgré la guerre commerciale, le commerce extérieur a lui aussi soutenu l’économie suisse dans son ensemble. Mais, ce n’est que le côté positif de la médaille. Car, force est de constater, objectivement, qu’il est peu probable que la croissance se poursuive à ce rythme ces prochains mois. En effet, le climat (trop) chaud, les effets de rattrapage dans les investissements et les ventes de voitures, de même que le chiffre élevé d’exportations dans l’industrie pharmaceutique et chimique, ont faussé les résultats du premier trimestre vers le haut. En réalité, la tendance économique sous-jacente est plus faible. Et le conflit commercial devrait, lui aussi, laisser des traces. Nous maintenons notre prévision du PIB de 1,2% pour l’ensemble de l’année 2019, soit une croissance divisée par deux, par rapport à l’an dernier - malgré une valeur toujours solide en comparaison européenne. 

…d’autres bonnes nouvelles…: La Suisse devance également ses homologues européens, selon une autre statistique. D’après le classement annuel 2019 du IMD World Competitive Center à Lausanne sur les économies les plus compétitives du monde, la Suisse monte d’une position à la quatrième place, derrière Singapour, Hong Kong et les USA. Le franc suisse, les infrastructures toujours d’une grande qualité, une nette augmentation du nombre de brevets déposés et les finances publiques en très bonne santé figuraient parmi les points positifs. La Suisse devrait pourtant investir davantage, baisser son taux d’inflation et afficher une croissance encore plus forte de sa population pour décrocher une place du podium. Or, ce sont précisément les deux derniers facteurs, souhaitables que dans une petite mesure, qu’elle ne peut pas ou peu gérer à court terme. 

…et une détente sur le front de la monnaie: Enfin, le Trésor américain a, lui aussi, annoncé une bonne nouvelle cette semaine. Il a rayé la Suisse de la liste des pays «manipulateurs de monnaie» dans son rapport semestriel sur la politique monétaire des principaux partenaires commerciaux des USA. La Banque nationale suisse n’est plus intervenue activement sur le marché des devises, depuis environ deux ans, afin d’affaiblir le franc suisse, relativisant ainsi un des points critiques des Américains jusqu’ici. Seul l’excédent de la balance des paiements courants, extrêmement élevé (récemment à 10,2% du produit intérieur brut), dépasse nettement la nouvelle valeur-seuil de 2%, définie par le département du Trésor américain. Bien que des bonnes nouvelles pour la Suisse sur le champ de mine actuel de la politique extérieure internationale, on ne peut pourtant pas parler d’une détente générale sur le front monétaire. Certes, la Chine n’a (pour le moment) pas été libellée pays manipulateur de la monnaie cette fois-ci, mais devrait rester dans le collimateur des USA, non seulement du point de vue commercial, mais également monétaire. Par ailleurs, neuf nouveaux pays figurent désormais dans la toute dernière «Monitoring List» du Trésor US, dont l’Irlande, l’Italie, le Vietnam, Singapour et la Malaisie.

Graphique de la semaine

Le bitcoin, une alternative à l’or selon les crypto-enthousiastes, vit actuellement une renaissance. Le cours de la monnaie digitale a augmenté de plus de 170% depuis janvier. Divers établissements financiers US souhaitent que leurs clients puissent accéder à la monnaie digitale. Or, il faudrait patienter pour voir si le bitcoin devient ou non monnaie courante à Wall Street. Jusque-là, il est un sujet de spéculation.

GROS PLAN 

Méga-fusion dans l’industrie automobile. Le groupe automobile italo-américain Fiat Chrysler et son concurrent Renault ont annoncé une «fusion entre semblables». Cette dernière donnerait naissance au plus grand fabricant automobile mondial avec 15 millions de voitures par an, si Nissan et Mitsubishi, les deux partenaires de Renault, devaient avoir leur place dans la nouvelle entreprise. 

LE PROGRAMME 

Nouveau faible taux d’intérêt record en Australie. Le marché financier est unanime: 29 analystes sur 30 tablent sur une baisse des taux directeurs par la Royal Bank of Australia mardi à un nouveau bas historique de 1,25%. Cette mesure s’impose en raison d’une faible croissance et d’une faible inflation.

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