Comment s'y retrouver dans le «zoo des facteurs»?

David Blitz, Robeco

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Le nombre de facteurs pour les actions a explosé mais il existe une poignée de facteurs composites stratégiques.

Dans les années 1980 et 1990, il a été montré que les facteurs tels que la taille, la valorisation et le momentum généraient des performances qui ne pouvaient être expliquées par le Modèle d’évaluation des actifs financiers (CAPM). Depuis, des centaines d'autres «facteurs» sont apparus dans la littérature, créant ce «zoo» actuel. Cela a déclenché un débat animé sur le nombre de facteurs différents qui existent réellement.

Des craintes exprimées dans plusieurs articles académiques récents selon lesquelles de nombreux facteurs parmi les centaines qui ont été proposés ces dernières décennies peuvent être attribués au data mining. Toutefois, nous ne pensons pas que l'intégralité de ce zoo puisse être ramené à une poignée de facteurs seulement.

Pour des raisons pratiques de mise en œuvre, il est courant de regrouper
les facteurs dans un petit nombre de facteurs composites stratégiques.

Bien que le petit nombre de facteurs utilisés dans les modèles d'évaluation des prix des actifs puisse constituer un très bon point de départ, les choses ne s'arrêtent pas là. Il existe des facteurs qui sont refusés ou rejetés à tort, de nombreux autres nécessaires à la compréhension d'un phénomène plus large, des facteurs basés sur des sources de données non standards ou disposant d'un historique limité, et des facteurs de «prochaine génération» basés sur le big data, le machine learning ou l'intelligence artificielle.

Un petit nombre de facteurs composites

Cela dit, pour des raisons pratiques de mise en œuvre, il est courant de regrouper les facteurs dans un petit nombre de facteurs composites stratégiques. Le facteur faible risque regroupe des indicateurs tels que la volatilité et le beta, qui sont mesurés sur différentes périodes antérieures et différentes fréquences de données, mais aussi des indicateurs de risque de détresse, tels que la distance jusqu'au défaut et les spreads de crédit.

Le facteur valorisation rassemble toutes les variables qui permettent de calculer le prix par rapport aux fondamentaux, tels que la valeur comptable, les résultats et les flux de trésorerie. Ces ratios peuvent être ajustés, pour tenir compte par exemple du risque de détresse ou de l'empreinte écologique.

Les universitaires et les fournisseurs d'indices smart beta ont tendance
à considérer le momentum comme un facteur unique.

Le facteur qualité est essentiellement un mélange hétéroclite de fondamentaux d'entreprise, tels que la rentabilité, la qualité des résultats et les schémas d'investissement. Les scientifiques qui estiment que ceux-ci sont en fait distincts, toutefois les pratiques de l'industrie consistent à les combiner dans une catégorie «qualité» commune.

Concernant le facteur momentum, c'est globalement l'inverse. Les universitaires et les fournisseurs d'indices smart beta ont tendance à considérer le momentum comme un facteur unique (momentum des prix), mais certaines recherches montrent qu'il vaut mieux le considérer comme une famille de différents facteurs liés au sentiment, en particulier le momentum des prix et les révisions des analystes.

Enfin, il existe un autre ensemble important de facteurs à court terme. Ceux-ci sont généralement ignorés par les universitaires comme par les fournisseurs d'indices, alors qu'ils sont très efficaces pour anticiper les transactions. Ce thème inclut divers phénomènes d'inversion, des signaux basés sur les intérêts à court terme et des signaux découlant de l'évolution des volumes de trading.

Pour résumer, nous partons d'un zoo académique composé de centaines de facteurs présumés qui doit être ramené à quelques dizaines qui fonctionnent vraiment et qui peuvent être classés dans un petit nombre de facteurs composites.