Circulaire, comme la Terre

Salima Barragan

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Selon Decalia AM, l’économie circulaire créera d’importantes opportunités pour les entreprises.

Décrédité pour ses graves répercussions sur l’environnement, le mode de production moderne a montré ses limites. Mais quelle alternative se substituera à cette approche linéaire qui produit, utilise et détruit? Pour Decalia Asset Management, l’économie circulaire est la seule réponse pour sortir de cette crise écologique. «L’économie circulaire devrait s’imposer comme une tendance majeure au cours des prochaines décennies», déclare Clément Maclou. Certaines sociétés avant-gardistes l’ont déjà compris et ont repensé leur plan d’affaire en s’inspirant de ce concept datant des années 70. Clément Maclou et Antonio Garufi expliquent comment cette nouvelle approche va créer des opportunités commerciales.

DE L’éCONOMIE CIRCULAIRE…

A titre d’illustration, les déchets plastiques dans l’océan Pacifique représentent une île de trois fois la superficie de la France. Et l’augmentation démographique ne fera qu’aggraver ces dérives industrielles. Selon Decalia AM, l’économie circulaire combat non seulement les problèmes sur le front environnemental, mais aussi sur celui de la responsabilisation des entreprises et des consommateurs. «Nous sommes à l’aube d’un mouvement très important, dont la génération née après les années 2000 sera le plus grand déclencheur», estime Clément Maclou.

Les sociétés industrielles qui ne feront pas ce virage
disruptif seront les perdantes de demain.
…AU BUSINESS MODEL CIRCULAIRE

Les sociétés industrielles qui ne feront pas ce virage disruptif seront les perdantes de demain. Des secteurs d’avenir offriront des marges et des primes de croissance plus élevées. «Ce changement majeur de modèle économique et culturel favorisera l’émergence de nouveaux modèles d’affaires et créera d’importantes opportunités pour les entreprises qui sauront répondre à cette évolution», souligne Antonio Garufi. Philips et sa filiale Signify, anciennement Philips Lighting, ont brillement repensé son modèle d’affaire dans ce sens. Née d’une entreprise purement industrielle, elle s’est métamorphosée et démarquée en société de services avec son nouveau plan d’affaire basé sur un système «pay-per-lux»: «Au lieu de vendre des ampoules, ce qui implique la tentation d’introduire une obsolescence programmée pour vendre sans cesse de nouvelles ampoules, elle propose aux consommateurs de payer en fonction de la lumière qui leur est fournie», explique-t-il. De cette manière, l’entreprise néerlandaise a tout intérêt à produire des ampoules durables et peu gourmandes en énergie étant donné qu’elle reste propriétaire de ses ampoules. Avec une meilleure visibilité, elle bénéficiera de flux de liquidité récurrents et subira moins la volatilité des prix des matières premières. «Les ampoules reviendront dans la chaîne de production. Mettre en place un design qui prévoit de récupérer les déchets coûte plus cher au début, mais elle se rémunère sur les services et la valorisation des déchets, donc sur le long terme, elle améliore ses marges», poursuit-il.

IDENTIFIER LES CHANGEMENTS DE TENDANCES PéERENNES

Decalia AM a imaginé un fonds qui répond au critère d’économie circulaire et investit autour de trois grands axes:

  • La planète, à travers l’environnement pour une meilleure gestion des eaux, déchets et énergies renouvelables;
  • Les consommateurs, à travers les secteurs de la nutrition pour éviter le gaspillage et la santé pour favoriser la prévention;
  • L’innovation, à travers les industries innovantes pour ses matériaux intelligents, l’industrie 4.0, ainsi que l’économie de partage.

Ce fonds propose une thématique sortant des sentiers battus. A titre d’exemple, Siemens, un conglomérat allemand a priori ordinaire, vise aussi à éliminer les pertes industrielles dans un domaine peu connu, le «Smart Factory». Certaines enzymes mangeuses de PET (des matériaux intelligents appelés les «Smart and Green Materials») participent à la diminution de la pollution. Le fonds s’intéresse également à la nutrition pour supprimer les emballages plastiques des circuits de distribution et éviter le gaspillage. «En consommant plus organique, on applique l’économie circulaire», souligne Clément Maclou. Enfin, sur le segment de la santé, les sociétés de diagnostic, comme la japonaise Sysmex, permettent de prévenir les maladies et réduire la consommation de médicaments polluants. Enfin, Technogym, qui équipe les salles de sport haut de gamme récupère les anciennes machines pour les revendre au secteur «low cost». Faire du sport devient ainsi circulaire…